famille au bord du suicide: à l'aide!

Bonjour,

difficile de trouver les mots ce matin pour un titre adéquat...
Je viens de recevoir en anamnèse des nouveaux patients, un maman et son fils de 7 ans.
La maman est à bout, ses deux ainés sont revenus à la maison depuis 2 mois et cela se passe mal, elle m'a avoué penser à se jeter par la fenêtre, et veut donc placer son fils en famille d'accueil au plus vite. Elle m'a également indiqué des idées suicidaires chez son jeune fils, qui me l'a confirmé.
Elle va au CDAS ce matin, pour entamer les démarches.
Elle est suivie au CMP de proximité par un psychologue, qui ne sera joignable que demain.
Son médecin traitant est en congés pour 10 jours.
Elle est sur liste d'attente pour une psychothérapie pour son jeune fils au CMP.

Ma question est: quelles démarches faire pour signaler la situation grave de cette famille? La maman est en demande d'aide, elle a l'impression qu'elle est toujours mise en attente, alors qu'elle en a besoin maintenant.

merci pour vos conseils!

Je pense que cela peut être considéré comme une urgence psy, avec hospitalisation. Si personne n'est joignable, c'est le travail du psychiatre de garde à l'hôpital du coin.

On l'a déjà fait quand j'étais jeune salarié en CMP, le médecin avait fait une demande d'hospi pour une mère à bout pour que cela n'aille pas trop loin. Cela laissera un peu de temps à l'équipe pour faire les démarches sociales.

donc il faudrait plutôt que je joigne le cabinet de médecins où elle est suivie, même si son médecin est en vacances? elle doit y aller en plus cet après-midi pour demander une prescription pour le bilan orthophonique...

bonjour chloé, il m'est arrivé un peu la même chose il y a quelques mois avec un enfant TED qui a de gros troubles du comportement. En liste d'attente au CMP; la famille à bout....Lors d'une séance les paroles du père m'ont vraiment inquiétée, il parlait de suicide en fait. Sans même prévenir la famille j'ai appelé le cmp et j'ai pu parler à l'assistante sociale à qui j'ai fait part de mon inquiétude et j'ai aussi dit que je tenais à partager cette inquiétude avec eux car, en cas de passage à l'acte, j'aurais la sensation de ne pas être seule à porter une responsabilité! Deux jours plus tard ils avaient rendez-vous avec le pédopsychiatre et le suivi s'est mis en place rapidement. Conclusion: il ne fait pas hésiter à tirer des sonnettes d'alarme de tous les côtés et je le referai si nécessaire quitte à être traitée de harceleuse!

chloe a écrit:donc il faudrait plutôt que je joigne le cabinet de médecins où elle est suivie, même si son médecin est en vacances? elle doit y aller en plus cet après-midi pour demander une prescription pour le bilan orthophonique...

Elle peut aller directement à l'hôpital si elle sent vraiment qu'elle va passer à l'acte. Cela sert à ça les urgences. Sinon elle devra attendre le délai normal de RDV, du fait qu'elle n'est pas encore connue des professionnels du CMP (qui est un centre de consultation hors urgence). Ce n'est pas le travail d'un orthophoniste libéral d'évaluer le risque suicidaire, ni d'organiser la PEC. Les internes en psy font des gardes dès la première année pour accueillir les TS et les décompensations psy. J'ai un oncle qui a fait une dépression grave, et on a l'a emmené en urgence à l'hôpital psy où il est resté un ou deux mois pour récupérer... c'est fait pour cela.

merci pour vos réponses!
j'ai appelé la remplaçante du médecin traitant, qui les recevait au même moment pour... une suspicion de phlébite!
Cela a permis à la médecin d'évoquer avec elle la situation, ce qu'elle n'aurait peut être pas fait sinon. Elle n'a pas parlé de passage à l'acte au médecin, qui va tout de même appeler le CMP pour évoquer la situation préoccupante et me conseille de faire pareil.
Merci également François pour tes réponses, je pense aussi appeler la maman et lui conseiller les urgences si elle sent qu'elle pourrait déraper.

J'avais appelé le 15 pour un patient qui parlait de se suicider (et de tuer sa compagne...)
Ce sont eux qui ont géré.