que faire quand la collaboratrice ne se fait pas payer ?

Bonjour,

Je sais que les messages de collaborateurs(rices) "exploité(e)s" sont nombreux, mais pour ma part, ça serait plutôt l'inverse...
Ma collaboratrice n'ose pas réclamer les paiements des séances lorsque certains patients font mine d'oublier.
D'autre part, il arrive très régulièrement que ses patients ne viennent pas aux rdv, sans prévenir, ou annulent à la dernière minute et elle n'ose rien leur dire. Certains jours elle vient pour 5 patients !
Et pour finir, elle prend des rdv avec les parents pour discuter de chose et d'autre, ce qu'elle ne facture pas, bien évidemment (ce que je comprends, mais le courant utilisé, EDF me le facture par contre).

Personnellement je mets un point d'honneur à me faire respecter des patients. Tout rdv annulé doit être au moins excusé. Tout excès entraîne l'arrêt définitif du suivi, puisqu'il me paraît difficile de travailler avec un patient dans de telles conditions.

Ce qui me gêne dans le comportement de ma collaboratrice c'est qu'elle ne se fasse pas respecter des patients. Au lieu de la rendre sympathique, ça a plutôt tendance à minimiser l'importance de son travail. Les patients annulent ou ne viennent pas et débarquent 15 jours plus tard, comme si la régularité n'avait aucune importance.

D'autre part et non des moindres, ma collaboratrice semble ne pas savoir ce qu'elle me coûte. Elle est présente à temps plein (lundi-vendredi 9h-19h) et encaisse au maximum 30 rdv/semaine. Moi je paye le chauffage, le téléphone, EDF........ pour l'intégralité de son temps de présence et je récupère des cacahuètes.

Son attitude est autant néfaste pour son image, que pour celle du cabinet, et je ne veux pas payer pour elle son manque de fermeté auprès des patients.

Je ne sais pas trop comment m'y prendre. Nos rapports sont bons. Je ne veux pas qu'elle s'imagine que je veuille me faire de l'argent sur son dos... Si j'avais su j'aurais calculé la rétro sur les séances faites et non les facturées, j'aurais perdu un peu moins d'argent.

Comment faire pour arranger cette situation embarrassante ?

Merci

En tant que collaboratrice, j'ai toujours payé mes rétrocessions sur les actes effectués. Que stipule votre contrat? Je trouvais cela plus simple et les titulaires aussi. Avec un peu de souplesse de leur part, on passe vite les premiers mois et ensuite le roulement entre les paiements encaissés et la rétrocession due se fait sans problème.

Ensuite une rétro de 30RDV par semaine, me semble quand même couvrir assez largement le chauffage, le téléphone et l'électricité ... Chaufferais-tu vraiment moins si elle n'était pas là ? L'électricité : une ampoule allumée dans le bureau, et un ordi, ça va quand même pas chercher très loin comme consommation ...

Si vos rapports sont bons, pourquoi ne pas lui proposer de s'associer ? Si elle doit payer la moitié des charges, elle se rendra compte du coût, et les choses seraient peut-être plus claires ?

J'ai moi-même été collaboratrice et effectivement je payais les séances facturées. Je trouve ça tout à fait normal. Ce qui me dérange c'est que finalement elle occupe son bureau plus longtemps que moi qui aie 70rdv.

D'autre part, sache qu'un titulaire ne paye pas juste la conso d'une ampoule et d'un ordi. Quand on appelle EDF, il y a une nette différence entre faire tourner 2 radiateurs et 4, surtout quand il lui arrive de le laisser allumé tout le we et la nuit...
Je ne paye pas l'assurance pour mon bureau mais pour toute la surface.
Je paye également la taxe foncière des entreprises (anciennement taxe pro) en fonction de la surface totale des locaux (donc pour son bureau).
Lorsqu'elle est au téléphone je paye ses consommations (désolée, mais oui ça fait une différence=> appeler sur 20 portables ou sur 40...).
J'ai paye une femme de ménage qui au lieu de faire 1h dans mon bureau, du coup en fait 2.
J'ai fait des frais pour mettre le bureau à son goût : achat de mobilier, travaux...
Je lui achète toutes ses fournitures.
Et j'en oublie.

Sache également que ce qu'elle me verse ne me revient pas entièrement, tu peux enlever 50% pour l'état.

Je ne dis pas que tout ça me dérange. Ce qui me gêne c'est que je vois bien qu'elle n'a aucune notion de ce que peut coûter un cabinet d'orthophonie.
Elle fait du bénévolat, c'est très bien... Mais je ne trouve pas ça très correct par rapport à moi.
Lorsque j'étais collaboratrice j'essayais d'être correcte avec mes titulaires.

Enfin, sache qu'elle n'a absolument pas envie d'être associée, trop de choses à payer j'imagine ^^

As-tu essayé de l'encadrer? l'accompagner?
Je ne sais pas si elle débute mais s'organiser avec ses patients, imposer des règles et se faire payer ne s'apprend pas à l'école d'ortho et n'est pas toujours facile à mettre en place quand on débute (est-ce son cas?).
Peut-être qu'elle a besoin d'un "encadrement" ou de conseils pour mieux s'imposer... voire qu'elle a besoin d'aide.
Je n'appréciais pas toujours cela à l'époque car je les trouvais invasives mais mes titulaires ne se dérangeaient pas trop pour "mettre au pas" certains de mes patients "mauvais payeurs". Peut-être qu'en lui expliquant, cela l'aiderait...

Bonsoir léocadie.
Juste une question, ou plutôt deux :
1/ Ta collaboratrice, avec seulement 30 rendez-vous par semaine (en période scolaire) rétrocession et charges déduites, s'est-elle rendu compte qu'il ne lui restait pratiquement plus rien ?
2/ Compte-tenu de ma question 1/ cette collaboratrice ne doit pas être là depuis longtemps (ou alors elle a d'autres revenus (venant de son conjoint ou autres) ?
Quoi qu'il en soit, il me semble important de discuter (calmement) avec elle, pour lui ouvrir les yeux ...
(Ortholuz a posté pendant que j'écrivais ... je ne modifie rien ...)
Bon courage.

Léocadie,

Lorsque je disais "en tant que collaboratrice", je voulais dire "Quand j'étais collaboratrice"... Le ton de mon message était sans doute un peu brusque parce que je trouvais un peu décalé de lui reprocher de proposer de recevoir les parents de patients en dehors des séances sous prétexte que ça te coutait cher en électricité.

Tu dis que vos rapports sont bons mais visiblement tu en as quand même "gros sur la patate" et ça ne me paraît pas la base de bons rapports, francs et sains ...
Je sais ce que coûte de travailler, je travaille (et mise à part pour la taxe pro, qu'elle paiera elle aussi, sa présence a forcément un impact sur tes dépenses, je le comprends).

SI tu l'apprécies réellement et veux que vos rapports soient bons : il faut lui expliquer clairement et calmement les choses. SI elle débute, elle n'a effectivement peut-être pas idée de ce que va lui coûter son activité, d'autant qu'elle paie certainement encore peu de charges. Si elle réagit mal à une discussion calme et franche ou que vous vous rendez compte que vos objectifs sont opposés, peut-être que vous n'êtes pas faites pour avoir de bons rapports et qu'il faut trouver une solution de "rechange" pour elle comme pour toi. C'est ta première collaboratrice ?

Ta réponse à mon premier message trahit tout de même une certaine rancœur vis à vis d'elle, ce serait dommage que les choses s'enveniment en vous montant la tête chacune de votre côté.

Pour le paiement sur les actes effectués, c'est trop tard si votre contrat est rédigé autrement (à moins qu'elle soit d'accord pour changer ce point) mais je l'ai franchement vécu comme une vraie liberté : liberté justement de réclamer mes honoraires comme je le voulais sans avoir à rendre compte à ma titulaire de ma façon de procéder. Et puis, ça donne mine de rien un petit coup de pied aux fesses pour se faire régler et la motivation nécessaire pour oser réclamer son dû aux patients.

si tu abordes la discussion avec elle en mettant en avant que le cabinet te coûte alors qu'elle doit pas avoir un radis, à sa place je trouverais ça grossier.

il conviendrait d'adopter plutôt le ton de quelqu'un d'expérimenté, qui s'inquiète pour le devenir économique de sa titulaire ...tu as tout à y gagner au passage. et la discussion s'axera plus sur des conseils que des reproches...
elle n'arrive manifestement pas à trouver un cââââdre.
on a ça plus ou moins naturellement en nous et en général la pression financière fait le reste. et après il y a de très mauvais gestionnaires...
peut-être sa timidité l'empêche-t-elle de te poser certaines questions au risque de paraître stupide?

(et pendant la discussion surtout ne pas oublier une bonne bière...!)
allez bon courage.
si vous ne crevez pas l'abcès, tu vas finir par penser à l'usure des serrures du cabinet pendant qu'elle y introduit sa clé....et au coût que cela suscitera...!

Totalement d'accord avec clomatisse.
Il faut en parler mais aborder le sujet de manière à donner des conseils et non faire des reproches.
Elle ne restera certainement pas collaboratrice à vie donc lui dire que tu t'inquiètes pour sa gestion de cabinet future et que tu es prête à l'aider
Bon courage !

Je pencherais moi aussi pour la discussion "empathique" car lorsqu'on débute on est loin de savoir que la gestion du libéral demande de savoir naviguer par 8 beaufort genre triangle des Bermudes
on n'apprend pas à devenir gestionnaire et lorsqu'on sort comme des oies blanches de l'école d'ortho ou comme des dindons en smoking pour les garçons, on n'a pas idée de ce que c'est que de se faire "payer" pour son travail... on avait déjà discuté de cela dans d'autres posts où certaines d'entre nous évoquaient la difficulté à réclamer leur dû en début de carrière...
peut-être pourrais-tu lui demander déjà (avant de balancer les conseils de Chouette Mama) comment elle vit le fait que les gens ne la payent pas ou difficilement, annulent au dernier moment, car comme disait judicieusement ma tankette préférée et efficace, cette jeunette a peut-être du mal à poser un cadre et ça ça ne s'apprend pas non plus à l'école, parce qu'à l'école on nous bourre plutôt le crâne avec "soyez des professionnels à l'écoute inconditionnelle et dans l'empathie"... et avec cette attitude et cette attitude uniquement l'oie blanche sera vite plumée et Chouette Mama aussi par conséquence...
je pars du principe que souvent les gens ont des comportements un peu naïfs certainement pas calculés pour nous nuir, peut-être n'imagine-t-elle pas une seconde ton raisonnement
peut-être pourriez vous décider d'une "politique" commune par rapport à l'absentéisme, en lui suggérant que ce serait mieux pour toutes les deux d'aborder une ligne "éditoriale" commune face aux patients et afficher un truc "commun" dans la salle d'attente (genre le speech habituel, merci d'annuler 48 heures à l'avance, les rendez-vous annulés et non excusés ne sont pas reportés automatiquement la smn suivante, une des conditions de l'avancée de la prise en charge est dépendante de sa régularité et patati et patata... voire même en jouant un peu la culpabilisation, du style un rdv donné constitue une réservation d'horaire, tout rdv non annulé prive un autre patient en attente d'un créneau...) et peut-être qu'elle ne pense pas à prendre 10 minutes en fin de bilan pour expliquer son fonctionnement (comment elle entend mener sa prise en charge d'un point de vue fonctionnel, quid des paiements, gestion des rdv, etc) du coup pas étonnant que tout le monde la balade...
voilà, c'est du gros vrac, mais je crois qu'une fois encore la discussion s'impose et elle a sûrement besoin de conseils ou de suggestions... et je ne pense pas que décider d'une ligne commune à tenir devant les patients soit une entrave à la liberté d'exercice de la collaboratrice (sinon ça fait un peu, y en a une qui se laisse pas faire et l'autre on peut lui faire faire n'importe quoi, ce qui nuira plus à ta collaboratrice qu'à toi-même)
Hugh ! (pas Grant) Zazita avec quelques plumes en moins a parlé !

Merci pour vos conseils

Je n'ai pas pu attendre plus longtemps pour aborder le sujet avec elle.

Ce qui me donnait un peu de rancœur est surtout le fait que j'avais tenté plusieurs approches, lui expliquant l'importance d'un suivi régulier, mais au lieu de réagir je la voyais entrer dans le cercle vicieux de l'absentéisme.

Elle a rapidement constaté qu'elle non plus ne gagnait pas d'argent comme ça.
L'orthophonie est un beau métier, une belle passion, mais si on peu en vivre c'est quand même mieux.

Quand je parlais des rdv avec les parents, je parlent de rdv hors suivi. Certains parents angoissés ont profité de sa gentillesse pour confondre orthophonie et psychologie. Ils viennent donc des heures durant parler d'eux.
C'est important d'écouter les parents, mais je n'apprécie pas trop l'amalgame...

léocadie a écrit:Merci pour vos conseils

Je n'ai pas pu attendre plus longtemps pour aborder le sujet avec elle.

Et alors, concluant?

Propylene,
ça s'est très bien passé.
Je crois qu'il fallait juste expliquer, avec diplomatie, mes inquiétudes.

J'imagine que finalement elle attendait peut-être un peu plus de "cadre" de ma part.
Elle débute, donc difficile de se faire une idée de la réalité de la profession.

Je comprends très bien. Moi aussi au début je n'osais pas m'imposer auprès des patients, ni réclamer les paiements. Et puis il a fallu se rendre à l'évidence, tout travail mérite salaire et tout travail mérite respect.

Super!

Bonjour léocadie.
Bravo, tu as bien fait de vider ... ton caddie.

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