Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
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Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Bonjour à tous
A l'issue d'une énième journée horrible en ce qui concerne les nouvelles demandes de bilans, j'en arrive à me demander si la profession ne se fourvoie pas en voulant toujours élargir ses champs d'interventions, tout en n'ayant pas les moyens de faire face à la réalité de la population.
Les délais d'attente confinent maintenant au ridicule dans bien des endroits. Les gens s'inscrivent un peu partout en espérant obtenir des soins comme on espère gagner au loto. Souvent, on ne les note même plus dans une liste. C'est inutile. Je supporte de moins en moins facilement leur angoisse quand ils m'expliquent qu'ils habitent à 30 km et qu'ils ont été refusés partout, même quand les soins étaient relativement urgents.
Pendant ce temps, nous nous gargarisons de notre haut degré d'expertise tous azimuts et continuons de refuser l'existence d'orthophonistes spécialisés. Nous avons presque fini d'envahir toutes les compétences des neuropsychologues. Nous devons nous occuper de l'autisme et de tout un tas de maladies dès le plus jeune âge. Évidemment, ça commence à se savoir et les demandes de mémoire, d'attention et de prises en charge précoces affluent, sans que les demandes traditionnelles diminuent. Je me sens pris en tenailles entre l'évolution de la profession et l'infarctus qui me guette si rien ne change dans la région (et si je n'arrête pas la terrine de sanglier dans un premier temps).
Mais plus généralement, je me demande si la profession fait preuve de sérieux en voulant en faire toujours davantage alors qu'il est évident qu'elle ne peut plus soigner la population française. Pour bien des gens, l'orthophonie n'existe plus, dans les faits. C'est réservé à quelques chanceux. C'est bien, c'est probablement utile, mais ça ne sert à rien pour ceux qui nous attendent comme on attend Godot.
Faut-il en prendre son parti ? Devons-nous nous apaiser notre conscience avec les habituelles paroles rassurantes, comme "Je crois que je fais mon maximum", "Les cimetières sont pleins de gens indispensables", "ma famille d'abord", ou encore "C'est à l'Etat de réagir en formant plus de professionnels de santé et en attendant je me réfugie dans le refus de soins" ?
Je ne vois aucune solution si nous continuons à nous disperser de la sorte, tout en négligeant le refus de soins qui en découle.
Si vous avez un avis sur la question, je suis preneur, sincèrement.
A l'issue d'une énième journée horrible en ce qui concerne les nouvelles demandes de bilans, j'en arrive à me demander si la profession ne se fourvoie pas en voulant toujours élargir ses champs d'interventions, tout en n'ayant pas les moyens de faire face à la réalité de la population.
Les délais d'attente confinent maintenant au ridicule dans bien des endroits. Les gens s'inscrivent un peu partout en espérant obtenir des soins comme on espère gagner au loto. Souvent, on ne les note même plus dans une liste. C'est inutile. Je supporte de moins en moins facilement leur angoisse quand ils m'expliquent qu'ils habitent à 30 km et qu'ils ont été refusés partout, même quand les soins étaient relativement urgents.
Pendant ce temps, nous nous gargarisons de notre haut degré d'expertise tous azimuts et continuons de refuser l'existence d'orthophonistes spécialisés. Nous avons presque fini d'envahir toutes les compétences des neuropsychologues. Nous devons nous occuper de l'autisme et de tout un tas de maladies dès le plus jeune âge. Évidemment, ça commence à se savoir et les demandes de mémoire, d'attention et de prises en charge précoces affluent, sans que les demandes traditionnelles diminuent. Je me sens pris en tenailles entre l'évolution de la profession et l'infarctus qui me guette si rien ne change dans la région (et si je n'arrête pas la terrine de sanglier dans un premier temps).
Mais plus généralement, je me demande si la profession fait preuve de sérieux en voulant en faire toujours davantage alors qu'il est évident qu'elle ne peut plus soigner la population française. Pour bien des gens, l'orthophonie n'existe plus, dans les faits. C'est réservé à quelques chanceux. C'est bien, c'est probablement utile, mais ça ne sert à rien pour ceux qui nous attendent comme on attend Godot.
Faut-il en prendre son parti ? Devons-nous nous apaiser notre conscience avec les habituelles paroles rassurantes, comme "Je crois que je fais mon maximum", "Les cimetières sont pleins de gens indispensables", "ma famille d'abord", ou encore "C'est à l'Etat de réagir en formant plus de professionnels de santé et en attendant je me réfugie dans le refus de soins" ?
Je ne vois aucune solution si nous continuons à nous disperser de la sorte, tout en négligeant le refus de soins qui en découle.
Si vous avez un avis sur la question, je suis preneur, sincèrement.
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Je n'ai pas cette impression, mais c'est probablement dû au nombre d'orthos dans le coin (pas plus d'un mois ou deux d'attente par ici, et je ne travaille pas beaucoup).
Alors est-ce qu'on parle plus des trains en retard, ou suis-je vraiment verni (ou facile à satisfaire)?
Alors est-ce qu'on parle plus des trains en retard, ou suis-je vraiment verni (ou facile à satisfaire)?
laurent Gretcha- Messages : 15601
Date d'inscription : 12/01/2010
Age : 67
Localisation : Granville (50)
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Par contre j'irais dans ton sens pour une autre raison, pourtant à l'opposé des tiennes. Il me semble qu'une bonne partie de nos prises en charge concerne des difficultés pédagogiques, ou des retards physiologiques, qui font qu'arrivent dans nos cabinets beaucoup de cas qui ne relèvent pas tout à fait de l'ortho.
Nous ne sommes normalement pas là pour suivre des enfants qui ne sont pas mûrs pour la lecture juste à l'àge officiel, ou pour compenser le manque d'envie d'apprendre, ou le dilettantisme de certains parents. C'est pourtant ce qui transparaît dans pas mal de questions cliniques posées sur les forums ou sur FB, quand des collègues cherchent d'autres tests à utiliser parce qu'ils n'arrivent pas à mettre un score déficitaire dans les épreuves déjà proposées...
Nous ne sommes normalement pas là pour suivre des enfants qui ne sont pas mûrs pour la lecture juste à l'àge officiel, ou pour compenser le manque d'envie d'apprendre, ou le dilettantisme de certains parents. C'est pourtant ce qui transparaît dans pas mal de questions cliniques posées sur les forums ou sur FB, quand des collègues cherchent d'autres tests à utiliser parce qu'ils n'arrivent pas à mettre un score déficitaire dans les épreuves déjà proposées...
laurent Gretcha- Messages : 15601
Date d'inscription : 12/01/2010
Age : 67
Localisation : Granville (50)
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Bonjour à tous,
C'est une question grave et épineuse que celle de l'accès aux soins dans notre pays, de plus en plus difficile ortho ou pas. essayez donc de trouver un ophtalmo, un gynéco ou un psychiatre!!!! C'est la catastrophe.
Ici, je refuse quotidiennement des demandes de bilans. Avant je les faisais et les gens attendaient plus ou moins longtemps les possibilités de PEC, maintenant, ben je ne les fais même plus, j'ai bien trop de travail! Les demandes sont toujours justifiées (du moins je crois), mais ça sature grave.
Effectivement, je suis d'accord avec Laurent, il y a le problème de l'école: les instit adressent de plus en plus, les parents nous sollicitent toujours davantage: il ne faut pas se leurrer, nous représentons une PEC des "difficultés à l'école" remboursées par la sécu! C'est comme ça que les gens voient ça, du moins de mon point de vue. je ne prétends pas détenir la vérité, mais ça se sent très fort. Et quand les tests ne mettent pas l'enfant en zone de pathologie, ils insistent! C'est terrible, à nous de rester fermes, et professionnels. La demande est très forte car les parents sont inquiets. ils ont peur. La pression sociale est puissante, l'ortho tellement rassurante...
Voilà quelques idées, comme ça à chaud à 7h51 in the morning
C'est une question grave et épineuse que celle de l'accès aux soins dans notre pays, de plus en plus difficile ortho ou pas. essayez donc de trouver un ophtalmo, un gynéco ou un psychiatre!!!! C'est la catastrophe.
Ici, je refuse quotidiennement des demandes de bilans. Avant je les faisais et les gens attendaient plus ou moins longtemps les possibilités de PEC, maintenant, ben je ne les fais même plus, j'ai bien trop de travail! Les demandes sont toujours justifiées (du moins je crois), mais ça sature grave.
Effectivement, je suis d'accord avec Laurent, il y a le problème de l'école: les instit adressent de plus en plus, les parents nous sollicitent toujours davantage: il ne faut pas se leurrer, nous représentons une PEC des "difficultés à l'école" remboursées par la sécu! C'est comme ça que les gens voient ça, du moins de mon point de vue. je ne prétends pas détenir la vérité, mais ça se sent très fort. Et quand les tests ne mettent pas l'enfant en zone de pathologie, ils insistent! C'est terrible, à nous de rester fermes, et professionnels. La demande est très forte car les parents sont inquiets. ils ont peur. La pression sociale est puissante, l'ortho tellement rassurante...
Voilà quelques idées, comme ça à chaud à 7h51 in the morning
La pie bavarde- Messages : 3623
Date d'inscription : 13/01/2011
Age : 56
Localisation : POLE NORD
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Bonjour Guillaume et tout le monde...
Ton message m'interpelle. Je me retrouve dans ce que tu décris, particulièrement en ce moment, où nous sommes assaillis de demandes de bilan et de prises en charge tandis que nous ne pouvons rien faire ni renvoyer vers des collègues : tous les orthos que je connais, dans le secteur et sa périphérie, sont débordés.
On parlait dans un autre message (celui sur les syndicats) des assisses de l'orthophonie et j'ai l'impression qu'on ne se pose pas toujours les bonnes questions, ou bien que l'on interpelle l'Etat davantage par le bout de ce qui nous concerne nous, les professionnels de soin, au lieu de recentrer le débat sur nos patients et sur ce que nous voyons apparaître : l'impossibilité, dans de nombreux endroits, de répondre à une demande, même urgente et justifiée !
Je crois que nous sommes des fusibles et que ce que nous ressentons témoigne d'un système scolaire qui va mal, d'une société qui va mal et d'un système de santé vieillissant et à bout de souffle.
Il y a des prises en charge que nous ne devrions pas assurer. Parce que des troubles des apprentissages résultent d'une mauvaise formation des enseignants, d'une impossibilité pour de nombreux parents de faire face aux enjeux éducatifs à l'heure du tout écran. Les écrans sont un problème de santé publique (les ondes également pour leur partie moins visible) qui rendent les gens dépendants, qui donnent des modèles aux enfants qui ne leur permettent pas de grandir comme il faudrait.
Et si on joue encore dans les milieux favorisés avec de vrais jeux, dans les milieux plus pauvres la TV est XXL et allumée 24h/24.
Je pense que malgré les troubles dys qui sont de mieux en mieux connus, le système scolaire peine encore à s'adapter. Les initiatives enseignantes sont souvent individuelles au lieu d'être coordonnées, les AVS ne sont pas formés et peuvent parfois faire du dégât chez des enfants très fragiles...
Une réflexion profonde devrait émaner de nos ressentis, de ce qu'on observe, le syndicat aurait clairement un rôle à jouer et je trouve qu'il est tellement accroché à NOS revendications personnelles et à NOTRE nombril qu'il en oublie l'essentiel... Comment faire pour travailler dans ces conditions et dans un bateau qui coule ?
Les URPS sont censées apporter de la communication entre les professionnels de santé et l'intention est louable, malheureusement je ne sais pas si la réalité est à la hauteur du projet. Nous devrions pouvoir apporter notre expertise sur ce que nous constatons dans nos cabinets et ce que cela révèle du système scolaire français...
Et puis, si la profession ne sait pas mettre son égo de côté pour accepter aussi qu'il y a des dérives (cf la polémique sur le reportage de France Inter sur les maisons de retraite) on ne s'en sortira pas...
Cette discussion rejoint celle des syndicats en fait...
Il y a besoin d'agir mais comment faire quand on ne se retrouve pas dans la grosse machine FNO et que la petite machine FOF a aussi ses inconvénients (je suis à la FOF). Une autre voie que le syndicalisme est-elle possible ? OG peut-il remplir un vrai rôle de "forum", "d'agora" où l'on débattrait, là, de ce que l'on sent aller mal et des solutions à proposer ?
Ton message m'interpelle. Je me retrouve dans ce que tu décris, particulièrement en ce moment, où nous sommes assaillis de demandes de bilan et de prises en charge tandis que nous ne pouvons rien faire ni renvoyer vers des collègues : tous les orthos que je connais, dans le secteur et sa périphérie, sont débordés.
On parlait dans un autre message (celui sur les syndicats) des assisses de l'orthophonie et j'ai l'impression qu'on ne se pose pas toujours les bonnes questions, ou bien que l'on interpelle l'Etat davantage par le bout de ce qui nous concerne nous, les professionnels de soin, au lieu de recentrer le débat sur nos patients et sur ce que nous voyons apparaître : l'impossibilité, dans de nombreux endroits, de répondre à une demande, même urgente et justifiée !
Je crois que nous sommes des fusibles et que ce que nous ressentons témoigne d'un système scolaire qui va mal, d'une société qui va mal et d'un système de santé vieillissant et à bout de souffle.
Il y a des prises en charge que nous ne devrions pas assurer. Parce que des troubles des apprentissages résultent d'une mauvaise formation des enseignants, d'une impossibilité pour de nombreux parents de faire face aux enjeux éducatifs à l'heure du tout écran. Les écrans sont un problème de santé publique (les ondes également pour leur partie moins visible) qui rendent les gens dépendants, qui donnent des modèles aux enfants qui ne leur permettent pas de grandir comme il faudrait.
Et si on joue encore dans les milieux favorisés avec de vrais jeux, dans les milieux plus pauvres la TV est XXL et allumée 24h/24.
Je pense que malgré les troubles dys qui sont de mieux en mieux connus, le système scolaire peine encore à s'adapter. Les initiatives enseignantes sont souvent individuelles au lieu d'être coordonnées, les AVS ne sont pas formés et peuvent parfois faire du dégât chez des enfants très fragiles...
Une réflexion profonde devrait émaner de nos ressentis, de ce qu'on observe, le syndicat aurait clairement un rôle à jouer et je trouve qu'il est tellement accroché à NOS revendications personnelles et à NOTRE nombril qu'il en oublie l'essentiel... Comment faire pour travailler dans ces conditions et dans un bateau qui coule ?
Les URPS sont censées apporter de la communication entre les professionnels de santé et l'intention est louable, malheureusement je ne sais pas si la réalité est à la hauteur du projet. Nous devrions pouvoir apporter notre expertise sur ce que nous constatons dans nos cabinets et ce que cela révèle du système scolaire français...
Et puis, si la profession ne sait pas mettre son égo de côté pour accepter aussi qu'il y a des dérives (cf la polémique sur le reportage de France Inter sur les maisons de retraite) on ne s'en sortira pas...
Cette discussion rejoint celle des syndicats en fait...
Il y a besoin d'agir mais comment faire quand on ne se retrouve pas dans la grosse machine FNO et que la petite machine FOF a aussi ses inconvénients (je suis à la FOF). Une autre voie que le syndicalisme est-elle possible ? OG peut-il remplir un vrai rôle de "forum", "d'agora" où l'on débattrait, là, de ce que l'on sent aller mal et des solutions à proposer ?
laitmiel- Messages : 2194
Date d'inscription : 14/01/2010
Age : 41
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
laitmiel a écrit:
Je crois que nous sommes des fusibles et que ce que nous ressentons témoigne d'un système scolaire qui va mal, d'une société qui va mal et d'un système de santé vieillissant et à bout de souffle.
Il y a des prises en charge que nous ne devrions pas assurer. Parce que des troubles des apprentissages résultent d'une mauvaise formation des enseignants, d'une impossibilité pour de nombreux parents de faire face aux enjeux éducatifs à l'heure du tout écran. Les écrans sont un problème de santé publique (les ondes également pour leur partie moins visible) qui rendent les gens dépendants, qui donnent des modèles aux enfants qui ne leur permettent pas de grandir comme il faudrait.
Je trouve que c'est assez bien résumé
Même avec peu d'années de recul (je travaille depuis 2002) je trouve qu'on voit une vraie dégradation ...
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Moi aussi. Reste à savoir si c'est une dégradation ou une évolution à laquelle il faut s'adapter. Les personnes âgées pensent souvent que "c'était mieux avant" alors qu'en fait, beaucoup de choses sont mieux maintenant. Je me méfie donc de ma fâcheuse tendance à considérer que les choses empirent, alors que si ça se trouve, elles se contentent de changer et me rendent inadapté à la société telle qu'elle est devenue. Merci à Evi de m'avoir récemment ouvert les yeux sur ce point.
Cela étant, nous avons de plus en plus d'enfants sans langage (la première fois, ça m'a sidéré) et d'ados qui écrivent et comme s'ils avaient fait seulement 3 mois de CP. Ces rééducations lourdes bloquent de plus en plus de créneaux horaires sur des périodes très longues. Et là, on ne peut pas dire que nous soyons dans le soutien scolaire remboursé. Autrement dit, si on arrêtait soudainement de prendre tous les patients à -1.5 écart-type parce qu'ils ne sont pas à -2, je ne pense pas que ça résoudrait le problème de la pression insoutenable pour très longtemps. De toute manière, ils seraient à -2 quelque temps plus tard.
Cela étant, nous avons de plus en plus d'enfants sans langage (la première fois, ça m'a sidéré) et d'ados qui écrivent et comme s'ils avaient fait seulement 3 mois de CP. Ces rééducations lourdes bloquent de plus en plus de créneaux horaires sur des périodes très longues. Et là, on ne peut pas dire que nous soyons dans le soutien scolaire remboursé. Autrement dit, si on arrêtait soudainement de prendre tous les patients à -1.5 écart-type parce qu'ils ne sont pas à -2, je ne pense pas que ça résoudrait le problème de la pression insoutenable pour très longtemps. De toute manière, ils seraient à -2 quelque temps plus tard.
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Je pense que nous devons aussi nous interroger sur la durée des prises en charge. Je me pose pas mal de questions là-dessus en ce moment. Je me dis qu'au lieu d'enchaîner bilan + 50 séances + bilan + re-50 séances, nous gagnerions peut-être à interrompre (selon les cas évidemment) après mettons 50 séances. Cela permettrait un temps d'interruption et l'obligation pour les parents et/ou le patient de reformuler une demande. Niveau organisation pour nous c'est plus compliqué, mais cela permettrait plus de turn over, de laisser le temps aux patients d'avancer et d'intégrer ce qu'on a pu travailler, etc.
Chipy- Messages : 499
Date d'inscription : 13/09/2013
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Chipy a écrit:Je pense que nous devons aussi nous interroger sur la durée des prises en charge. Je me pose pas mal de questions là-dessus en ce moment. Je me dis qu'au lieu d'enchaîner bilan + 50 séances + bilan + re-50 séances, nous gagnerions peut-être à interrompre (selon les cas évidemment) après mettons 50 séances.
Ben ça techniquement à l'heure actuelle personne ne nous empêche de le faire , c'est justement un temps pour dire "oui on continue car on est en pleine progression" ou "on va faire une pause parce qu'il faut un temps blablablabla".
non ?
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Les PEC s'allongent aussi parce que nous recevons dans nos cabinets des patients qui étaient suivis dans les centres, CMP ou autres quand il y avait encore des orthos salariés. Près de chez moi le centre de rééduc qui prenait en charges les aphasiques, traumatisés crâniens etc... n'a plus d'ortho (il y en avait deux avant), idem pour l'IME; le CMP n'arrive plus à recruter et le CHU n'a plus d'ortho du tout depuis plusieurs années. Le centre du langage a écrit pour dire qu'il ne prendrait plus de nouveaux patients pendant au moins un an.
Quand des places se libèrent dans le planning, il faut faire des choix : prendre dans l'ordre d'arrivée de la liste d'attente longue comme un jour sans fin ou privilégier certaines prises en charge qui sont/semblent plus urgentes.
Quant à la question de la spécialisation, j'y étais fortement opposée, mais je m'interroge de plus en plus sur ce sujet; j'ai l'impression de passer un temps infini à me former pour tenter de prendre correctement en charge tous mes patients.
Quand des places se libèrent dans le planning, il faut faire des choix : prendre dans l'ordre d'arrivée de la liste d'attente longue comme un jour sans fin ou privilégier certaines prises en charge qui sont/semblent plus urgentes.
Quant à la question de la spécialisation, j'y étais fortement opposée, mais je m'interroge de plus en plus sur ce sujet; j'ai l'impression de passer un temps infini à me former pour tenter de prendre correctement en charge tous mes patients.
hem hem- Messages : 893
Date d'inscription : 12/01/2010
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
si, mais je pense qu'on est beaucoup à être dans un schéma de traitements longs qui est à interroger d'autant plus que justement, on ne peut répondre à toutes les demandes. Mais peut-être que je me trompe et que je suis la seule à être dans ce schéma... en tous cas, je me pose sincèrement la question d'arrêter au moins temporairement les suivis même s'il y aurait encore bcp de choses à travailler pour les raisons évoquées ci-dessus.
Chipy- Messages : 499
Date d'inscription : 13/09/2013
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
aurore ... a écrit:
non ?
Oui!
Mais j'ai essayé. Bien souvent, on les retrouve 6 mois après exactement au même point, voire pire.
Et c'est difficile de dire que "ça ne va pas mais on fait une pause".
hem hem a écrit: j'ai l'impression de passer un temps infini à me former pour tenter de prendre correctement en charge tous mes patients.
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propylene- Admin
- Messages : 11608
Date d'inscription : 04/01/2010
Age : 46
Localisation : Normandie
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
A mon tout petit niveau, titulaire DU bégaiements de Paris V, les orthos de la région m'adressent leurs patients. Du coup, embouteillages, mais les PEC aboutissent le plus souvent à des résultats. Les dites PEC peuvent durer jusqu'à...3 ans.
La pie bavarde- Messages : 3623
Date d'inscription : 13/01/2011
Age : 56
Localisation : POLE NORD
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Merci pour ce sujet, Guillaume, il arrive à point nommé. Lundi matin, avant de recevoir mon premier patient, j'ai reçu mon premier appel de l'année, c'était le médecin scolaire qui appelait pour savoir ce que je pouvais faire pour effectuer un bilan logico-maths à un élève. Puis dans la matinée, c'était le réseau-dys du coin qui aura besoin d'un bilan logico-maths avant leur prochaine réunion. Les demandes commencent donc à pleuvoir des structures et des médecins, avec appel à la clé pour mettre la pression.
J'avoue que ce premier appel m'a dégoûtée de la reprise.
Je ne comprends plus les enseignants, n'ont-ils pas comme métier d'enseigner la langue, à tous les enfants ? Ils nous adressent les élèves dès qu'ils dépistent un problème, c'est bien, mais on dirait qu'ils se lavent les mains du problème ensuite. Et quid de tous ces enseignants dont le nombre augmente qui ne veulent plus rien mettre en place si l'enfant n'a pas consulté d'orthophoniste ? Les parents qui nous appellent sont totalement démunis et inquiets.
La société ne tourne pas rond, c'est clair. Nous, les orthos, sommes pris dans un engrenage de réussite, performance scolaire, nous faisons partie d'un système qui nous dépasse largement. Notre époque est celle des cases, des étiquettes, des normes. Notre époque est celle du DSM-V où le nombres de pathologies explose, mais s'agit-il bien de pathologies ou juste de variations interindividuelles qui font la richesse et la diversité de notre espèce humaine ?
Je n'en peux plus de ces bilans, qui cataloguent, de ces demandes de 1/3-temps. Je n'en peux plus non plus de ces CR qui s'empilent, comme si c'était ça l'important ! Je n'ai pas le temps de préparer mon matériel pour mes rééducations, je suis toujours sur le fil (et pourtant, j'ai une activité volontairement limitée). Je ne prends pas en charge toutes les rééducations.
C'est aussi un peu pour ça que j'évoquais le problème de la FNO dans un autre sujet. Leurs combats sont éloignés de ma réalité, et je ne m'y retrouve pas.
Je ne sais pas comment nous pouvons faire à notre niveau pour faire face à ce problème, si ce n'est dans un premier temps être bien conscient de ses limites personnelles et les respecter.
J'avoue que ce premier appel m'a dégoûtée de la reprise.
Je ne comprends plus les enseignants, n'ont-ils pas comme métier d'enseigner la langue, à tous les enfants ? Ils nous adressent les élèves dès qu'ils dépistent un problème, c'est bien, mais on dirait qu'ils se lavent les mains du problème ensuite. Et quid de tous ces enseignants dont le nombre augmente qui ne veulent plus rien mettre en place si l'enfant n'a pas consulté d'orthophoniste ? Les parents qui nous appellent sont totalement démunis et inquiets.
La société ne tourne pas rond, c'est clair. Nous, les orthos, sommes pris dans un engrenage de réussite, performance scolaire, nous faisons partie d'un système qui nous dépasse largement. Notre époque est celle des cases, des étiquettes, des normes. Notre époque est celle du DSM-V où le nombres de pathologies explose, mais s'agit-il bien de pathologies ou juste de variations interindividuelles qui font la richesse et la diversité de notre espèce humaine ?
Je n'en peux plus de ces bilans, qui cataloguent, de ces demandes de 1/3-temps. Je n'en peux plus non plus de ces CR qui s'empilent, comme si c'était ça l'important ! Je n'ai pas le temps de préparer mon matériel pour mes rééducations, je suis toujours sur le fil (et pourtant, j'ai une activité volontairement limitée). Je ne prends pas en charge toutes les rééducations.
C'est aussi un peu pour ça que j'évoquais le problème de la FNO dans un autre sujet. Leurs combats sont éloignés de ma réalité, et je ne m'y retrouve pas.
Je ne sais pas comment nous pouvons faire à notre niveau pour faire face à ce problème, si ce n'est dans un premier temps être bien conscient de ses limites personnelles et les respecter.
Padmasana- Messages : 1044
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 44
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Je suis tout à fait d'accord...
La pie bavarde- Messages : 3623
Date d'inscription : 13/01/2011
Age : 56
Localisation : POLE NORD
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Personnellement je refuse aussi des pec même en étant dans Paris. Je fais beaucoup de maxillo-faciale et peu de gens veulent le faire, de fait je suis submergée par ces demandes. Pourtant c'est vraiment pur orthophonie et on peut avoir des pec très courtes ( 5/6 séances) qui sont indispensables pour éviter des soins dentaires redondants et couteux.
Je ne suis quasiment aucun langage écrit, juste trois ou quatre patients en début de lecture (CP/CE1) car je trouve important d'agir au plus tôt.
Je n'ai aucun souci avec les spécialisations car je trouve important de faire bien ce que l'on aime, tant que notre formation initiale reste générale.
Je renvoie au numéro de l'orthophoniste qui mettait en évidence que les pec de LE représentaient les 2/3 de toutes les pec...
Je ne suis quasiment aucun langage écrit, juste trois ou quatre patients en début de lecture (CP/CE1) car je trouve important d'agir au plus tôt.
Je n'ai aucun souci avec les spécialisations car je trouve important de faire bien ce que l'on aime, tant que notre formation initiale reste générale.
Je renvoie au numéro de l'orthophoniste qui mettait en évidence que les pec de LE représentaient les 2/3 de toutes les pec...
La croquette- Messages : 2804
Date d'inscription : 15/05/2011
Age : 54
Localisation : Sur terre
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Je me retrouve également dans ce sujet, merci Admin de l'avoir lancé! Et dans vos réponses aussi...
Je discutais avec un copain l'autre jour, bien éloigné du monde médical ou paramédical et qui me demandait quels patients je voyais dans la journée. Je lui ai donc parlé de ma journée du jeudi : Aphasie, Alzheimer, SEP, bégaiement, Logico-math, petit sans langage, DL-DO. Et il m'a regardé avec de grands yeux :"mais tu vois TOUT ça? Sérieux je comprends mieux pourquoi tu fais autant de formations, mais c'est sans fin ton histoire, non?" Il avait bien résumé la situation... Alors effectivement, je suis ravie d'avoir beaucoup de demandes, et de ne pas attendre que le téléphone sonne. Mais parfois, je ne me sens pas à ma place... La FNO prône la "non-spécialisation", mais peut-on tout maîtriser? Finalement, faire du "saupoudrage" ne va-t-il pas nous desservir? Et je ne parle pas du nombre de patients que nous voyons, de l'impression de faire de l'abattage certains jours, car bien sûr il y a beaucoup de boulot, mais aussi pour des questions financières. D'après la HAS, il faudrait voir 8 patients par jour pour être efficace. Personnellement, j'en suis à bien plus et j'ai souvent l'impression d'en faire trop...
Mais je m'éloigne un peu du sujet, désolée... J'ai travaillé en Suisse, où il y a clairement des "orthophonistes scolaires" qui s'occupent des troubles développementaux si l'on peut dire (troubles d'apprentissages et pathologies langagières de l'enfant), et des "orthophonistes hospitaliers" qui s'occupent de toutes les pathologiques "acquises" (AVC, dysphonie, maladies neurodégénératives). Il y avait donc 2 organismes différents qui payaient les soins, selon la pathologie. Bien sûr, le système n'est pas parfait, mais je me demande si ce ne serait pas plus simple. Je défends d'être une profession de soins, mais comme le disait un message ci-dessus, ne sommes-nous pas devenus des "roues de secours" de l'éducation nationale qui va mal? Soignons-nous des patients? Ou l'école?
Quant à la durée de nos prises en charge, bien entendu, les troubles sont durables, et par conséquent les PEC sont longues. Mais pour ma part, je pratique de plus en plus le "faisons une pause, rappelez-moi en juin". Bien sûr, il est possible que le patient ne rappelle pas, ou aille plus mal ensuite. Mais cela permet de voir de nouveaux patients entre temps, et que le patient en pause se rende compte s'il a besoin de nous ou pas. Je caresse l'idée que cela responsabilise le patient, dans une société où on veut tout légiférer et finalement nous rend assistés pour tout. Mais peut-être vais-je trop à contre-courant de la société actuelle... Admin, est-on dans le même bateau?
Merci les copains OG, j'aime vous lire en ce début d'année, je me sens un peu moins seule...
Je discutais avec un copain l'autre jour, bien éloigné du monde médical ou paramédical et qui me demandait quels patients je voyais dans la journée. Je lui ai donc parlé de ma journée du jeudi : Aphasie, Alzheimer, SEP, bégaiement, Logico-math, petit sans langage, DL-DO. Et il m'a regardé avec de grands yeux :"mais tu vois TOUT ça? Sérieux je comprends mieux pourquoi tu fais autant de formations, mais c'est sans fin ton histoire, non?" Il avait bien résumé la situation... Alors effectivement, je suis ravie d'avoir beaucoup de demandes, et de ne pas attendre que le téléphone sonne. Mais parfois, je ne me sens pas à ma place... La FNO prône la "non-spécialisation", mais peut-on tout maîtriser? Finalement, faire du "saupoudrage" ne va-t-il pas nous desservir? Et je ne parle pas du nombre de patients que nous voyons, de l'impression de faire de l'abattage certains jours, car bien sûr il y a beaucoup de boulot, mais aussi pour des questions financières. D'après la HAS, il faudrait voir 8 patients par jour pour être efficace. Personnellement, j'en suis à bien plus et j'ai souvent l'impression d'en faire trop...
Mais je m'éloigne un peu du sujet, désolée... J'ai travaillé en Suisse, où il y a clairement des "orthophonistes scolaires" qui s'occupent des troubles développementaux si l'on peut dire (troubles d'apprentissages et pathologies langagières de l'enfant), et des "orthophonistes hospitaliers" qui s'occupent de toutes les pathologiques "acquises" (AVC, dysphonie, maladies neurodégénératives). Il y avait donc 2 organismes différents qui payaient les soins, selon la pathologie. Bien sûr, le système n'est pas parfait, mais je me demande si ce ne serait pas plus simple. Je défends d'être une profession de soins, mais comme le disait un message ci-dessus, ne sommes-nous pas devenus des "roues de secours" de l'éducation nationale qui va mal? Soignons-nous des patients? Ou l'école?
Quant à la durée de nos prises en charge, bien entendu, les troubles sont durables, et par conséquent les PEC sont longues. Mais pour ma part, je pratique de plus en plus le "faisons une pause, rappelez-moi en juin". Bien sûr, il est possible que le patient ne rappelle pas, ou aille plus mal ensuite. Mais cela permet de voir de nouveaux patients entre temps, et que le patient en pause se rende compte s'il a besoin de nous ou pas. Je caresse l'idée que cela responsabilise le patient, dans une société où on veut tout légiférer et finalement nous rend assistés pour tout. Mais peut-être vais-je trop à contre-courant de la société actuelle... Admin, est-on dans le même bateau?
Merci les copains OG, j'aime vous lire en ce début d'année, je me sens un peu moins seule...
Bouclette- Messages : 1817
Date d'inscription : 12/01/2010
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Bouclette a écrit: D'après la HAS, il faudrait voir 8 patients par jour pour être efficace.
Ah bon?
Tu aurais un lien?
Ca ferait 40 patients par semaine.
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propylene- Admin
- Messages : 11608
Date d'inscription : 04/01/2010
Age : 46
Localisation : Normandie
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
propylene a écrit:Bouclette a écrit: D'après la HAS, il faudrait voir 8 patients par jour pour être efficace.
Ah bon?
Tu aurais un lien?
Ca ferait 40 patients par semaine.
Pas de lien, mais c'est Joffrey qui en a parlé lors de sa formation. Ca m'a marquée... Joffrey, si tu passes par là.
Bouclette- Messages : 1817
Date d'inscription : 12/01/2010
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
De mon côté je trouve que le côté généraliste de notre boulot est aussi ce qui fait son intérêt en libéral (versus hôpital /institution où les postes d'ortho sont plus spécialisés) : chaque patient doit "en théorie" ( ok ok on est d'accord qu'en vrai ce n'est pas toujours le cas ) pouvoir trouver un ortho dans sa ville , voire dans son quartier, apte à lui proposer les rééducations dont il a besoin. Or si on se spécialise ça va devenir compliqué que tel patient qui habite dans une petite ville trouve telle ortho qui prend en charge précisément sa pathologie ...
Après sans être absolument spécialisés on est aussi une profession qui se forme très régulièrement et il y a moyen "d'entretenir/enrichir" nos connaissances dans différents domaines en faisant par exemple un stage par an ( ou tous les 2 ans ou au rythme qu'on veut on est dans un pays libre , certes ! ) dans tel ou tel domaine ( différent chaque année afin de garder le côté généraliste ) .
On est ok qu'on ne peut pas être "doué" partout ( perso je suis une grosse nullasse en dysphonie / bégaiement et il est vrai que je préfère rediriger dans ces cas là les patients histoire de limiter la casse ... ) mais il me semble qu'il faut tout de même essayer de maintenir le plus possible le côté généraliste de notre profession.
Par ailleurs l'idée de ne bosser que dans un seul domaine pendant plus de 40 ans peut faire peur ( 45 ans de langage écrit : AU SECOURS ).
Ce que je ne comprends pas trop c'est : puisque nous n'avons pas assez de places dans nos cabinets, pourquoi la réponse n'est elle pas ( parmi d'autres ... car je suis ok pour qu'on se remette aussi en question : durée des prises en charge, type de demandes à refuser, etc ) : augmentation du numerus clausus ?
Après sans être absolument spécialisés on est aussi une profession qui se forme très régulièrement et il y a moyen "d'entretenir/enrichir" nos connaissances dans différents domaines en faisant par exemple un stage par an ( ou tous les 2 ans ou au rythme qu'on veut on est dans un pays libre , certes ! ) dans tel ou tel domaine ( différent chaque année afin de garder le côté généraliste ) .
On est ok qu'on ne peut pas être "doué" partout ( perso je suis une grosse nullasse en dysphonie / bégaiement et il est vrai que je préfère rediriger dans ces cas là les patients histoire de limiter la casse ... ) mais il me semble qu'il faut tout de même essayer de maintenir le plus possible le côté généraliste de notre profession.
Par ailleurs l'idée de ne bosser que dans un seul domaine pendant plus de 40 ans peut faire peur ( 45 ans de langage écrit : AU SECOURS ).
Ce que je ne comprends pas trop c'est : puisque nous n'avons pas assez de places dans nos cabinets, pourquoi la réponse n'est elle pas ( parmi d'autres ... car je suis ok pour qu'on se remette aussi en question : durée des prises en charge, type de demandes à refuser, etc ) : augmentation du numerus clausus ?
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
sans parler d'avoir seulement 8 patients par jour ( ça fait pas lourd pour payer le loyer ... ) je reconnais que je n'ai jamais trop compris comment , en faisant des prises en charges de 45 minutes ( patho neuro, etc )+ des visites + le temps de manger+perte du temps sur orthogestion ( ) certains arrivaient à plus de 14 rdv/jour ( et encore là je suis large )...propylene a écrit:Bouclette a écrit: D'après la HAS, il faudrait voir 8 patients par jour pour être efficace.
Ah bon?
Tu aurais un lien?
Ca ferait 40 patients par semaine.
ceci dit chacun a aussi sa façon de bosser et ses limites physiques donc le libéral c'est aussi la possibilité de bosser beaucoup si on veut ou moins si on préfère.
l'essentiel reste de savoir lorsqu'on est fatigué et qu'on sent qu'on est moins "performant" car on s'impose un rythme trop soutenu ( et donc : au détriment de la qualité des prises en charges ... ).
Chacun a ses propres limites (physiques/financières) ... alors finalement ... (tout ce gros blabla pour dire ça ) c'est impossible de dire 8 c'est pas assez et 17 c'est trop ...
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Le numerus clausus implique des dépenses à venir pour les caisses, les départements et les complémentaires. Il est déjà rendu fictif par les logopèdes.
Bouclette, nous sommes effectivement dans le même bateau.
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8 séances par jour au lieu de 20 : je ne demande pas mieux, si la HAS me paie la maison, les études des enfants, la voiture et les taxes diverses et variées qui ne font qu'augmenter. Je suis à 20 (prévus, mais 10% d'absentéisme) en étant au cabinet 12 heures par jour. C'est facile, finalement : la moitié du temps au travail, l'autre pour le farniente. Plus les week-ends oisifs. C'est une question de choix personnels et d'organisation familiale. Ne nous focalisons pas sur ces 8 séances : il fut un temps où mon père effectuait 40 à 45 rendez-vous par semaine et où il n'avait pas de liste d'attente. Le problème n'est pas seulement dans les limites que nous nous accordons. Nous pourrions tous passer à 80 ou 100 rendez-vous par semaine : c'est possible, puisque nous sommes un certain nombre à le faire. Mais je parie que quelque temps plus tard, nous serions à nouveau submergés par les demandes, puisque nous élargissons nous-mêmes nos domaines d'intervention sans réfléchir aux conséquences pratiques. Nous étions des thérapeutes du langage, nous avons envahi l'ensemble des fonctions cognitives sans demander la permission des caisses.
Bouclette, nous sommes effectivement dans le même bateau.
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8 séances par jour au lieu de 20 : je ne demande pas mieux, si la HAS me paie la maison, les études des enfants, la voiture et les taxes diverses et variées qui ne font qu'augmenter. Je suis à 20 (prévus, mais 10% d'absentéisme) en étant au cabinet 12 heures par jour. C'est facile, finalement : la moitié du temps au travail, l'autre pour le farniente. Plus les week-ends oisifs. C'est une question de choix personnels et d'organisation familiale. Ne nous focalisons pas sur ces 8 séances : il fut un temps où mon père effectuait 40 à 45 rendez-vous par semaine et où il n'avait pas de liste d'attente. Le problème n'est pas seulement dans les limites que nous nous accordons. Nous pourrions tous passer à 80 ou 100 rendez-vous par semaine : c'est possible, puisque nous sommes un certain nombre à le faire. Mais je parie que quelque temps plus tard, nous serions à nouveau submergés par les demandes, puisque nous élargissons nous-mêmes nos domaines d'intervention sans réfléchir aux conséquences pratiques. Nous étions des thérapeutes du langage, nous avons envahi l'ensemble des fonctions cognitives sans demander la permission des caisses.
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Bouclette a écrit:J'ai travaillé en Suisse, où il y a clairement des "orthophonistes scolaires"
je me demande dans quelle mesure "autrefois" en france ce n'était pas un peu comme ça , je crois bien qu'il y avait des ortho uniquement "rééducateur de dyslexie" ( ou un truc du genre ) et au fil des ans en fait la profession a évolué ( + le nombre d'années d'étude ) pour arriver à ce côté très généraliste "trouble de la communication, etc" .
(mais je dis peut-être n'importe quoi hein autant je confonds ... mais il me semble que j'avais entendu parler de cette histoire de "rééducateur de dylexie" quelque part ... )
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
Mon père est rééducateur en dyslexie. C'est le diplôme que remettait la filière Chassagny. Dans les années 70, il y a eu une sorte d'assimilation avec la filière Borel, dont les détails m'échappent. Mon père n'a jamais travaillé dans les écoles, je doute qu'il en ait eu le droit.
Re: Avons-nous les moyens de nos ambitions ?
ah ok merci pour les précisions (il me semblait bien que j'avais entendu ce terme "rééducateur en dyslexie").Admin a écrit:Mon père est rééducateur en dyslexie. C'est le diplôme que remettait la filière Chassagny. Dans les années 70, il y a eu une sorte d'assimilation avec la filière Borel, dont les détails m'échappent.
aurore ...- Messages : 2600
Date d'inscription : 10/07/2013
Localisation : 42 ans
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