délai dossiers MDPH

Une maman est venue faire un esclandre jeudi car la date limite d'envoi du dossier MDPH était vendredi. Il se trouve que mon téléphone était en dérangement et qu'elle essayait de me joindre depuis lundi (sachant que je suis de toute façon toujours injoignable le lundi car je ne travaille pas) et que son fils était venu en séance samedi. Elle m'a ensuite avoué que son fils (sympathique et étourdi) avait perdu le dossier, ne l'a récupéré au collège que lundi et c'est seulement là qu'elle a pris conscience du délai.
Comme je suis mère Thérésa, je l'ai rappelée pour comprendre (sachant qu'elle est venue frapper pendant une séance sans s'excuser ni expliquer que son fils avait perdu le dossier ni rien mais en exigeant que je remplisse le doc le plus vite possible). Elle s'est aussi plainte qu'elle n'avait pas eu le dernier bilan. En effet j'avais demandé à son fils en décembre si c'était OK pour le dossier, s'il l'avait bien eu (je ne savais plus) et il m'a dit oui (il est vraiment très à l'ouest).
Heureusement j'avais bien le bilan tout prêt sur une clef USB donc le soir je lui ai rempli le dossier, du fait du concours de circonstances avec le téléphone en dérangement  (en regrettant de ne pas avoir fait passer une épreuve de fluence également demandée). Je lui avais dit de le récupérer sur le comptoir du couloir le lendemain matin pour ne pas me déranger, que j'arrivais à 8h10 en pensant qu'elle viendrait peu après. En fait elle est arrivée en avance, la femme de ménage lui a ouvert et elle était en train de s'étonner de ne pas trouver le bilan déjà prêt quand je suis arrivée. Là j'ai manifesté mon mécontentement(je trouve très grossier de m'avoir attendue ainsi vu les circonstances, d'autant que son fils étourdi est souvent absent et qu'elle n'excuse jamais ses absences), cela ne lui a pas plu et elle m'a dit que ses élèves  lui parlaient mieux (elle est instit), je lui ai rétorqué que je n'étais pas une élève. Elle est partie indignée et le samedi son fils était là avec le père qui m'explique que sa femme ne veut plus avoir affaire à moi du fait de ma conduite, que lui voudrait avoir mon point de vue. Je le lui explique, il me dit que son fils veut continuer avec moi mais que désormais il faudra que je m'adresse uniquement à lui. Il insiste sur le fait qu'ils sont des clients et pas seulement des patients. Je lui dis que je trouve ce terme impropre et caractéristique d'une vision très consumériste. Je lui ai aussi expliqué que l'enfant est souvent absent (il m'avait oubliée ainsi que le paiement avant les vacances) mais que je tolère car je l'ai à dessein placé le dernier du samedi et qu'il est vraiment adorable et impliqué mais que beaucoup d'orthos ne l'auraient pas gardé (et le papa a remarqué aussi ses progrès particulièrement visibles et dont la mère ne m'a jamais parlé).

Bref, je pense avoir agi comme il fallait mais cette histoire me trotte dans la tête. J'ai donc pensé à placer une affichette en salle d'attente et je voulais avoir votre avis. Je me demandais aussi si légalement nous pouvions refaire une épreuve exigée dans le dossier au dernier moment sur un temps de séance (car l'épreuve serait apparue sur la feuille à remplir, pas dans le CR). Et j'hésite du coup à supprimer le dernier paragraphe.

"Un dossier de tiers-temps doit être monté un minimum à l'avance (délai minimal de dix jours hors vacances scolaires).

C'est au patient de s'informer des délais et de transmettre le dossier en temps et en heure à l'orthophoniste pour qu'il soit rempli à temps.

C'est également au patient ou au parent du patient de réclamer le bilan s'il le souhaite notamment s'il veut monter un dossier MDPH (et s'il le transmet à l'école cela relève de sa responsabilité), le bilan est avant tout un document médical qui doit être transmis au médecin prescripteur mais n'est transmis à la famille que sur sa demande.

L'orthophoniste n'a pas à remplir les documents au dernier moment (si vous vous y prenez au dernier moment vous courez le risque qu'elle soit par exemple en arrêt maladie, en formation, ou autre imprévu...)

Par ailleurs si la MDPH exige des épreuves particulières demander cela au dernier moment ne permettra pas à l'orthophoniste de s'adapter et de refaire passer l'épreuve avant la date limite. Vous risquez donc de pénaliser votre enfant.

Merci de respecter les règles élémentaires de courtoisie quelles que soient les circonstances."

Merci de me donner votre avis!

Bonjour Tweedle-Dum !

Il me semble que ce n'est pas à nous mais au médecin et/voire aux parents de remplir un dossier MDPH. Notre bilan suffit, ce n'est pas à nous, en plus, de faire un travail de remplissage de dossier ! On passe déjà suffisamment de temps à faire nos CR, dans des délais toujours "urgents", nous ne sommes pas à la botte de nos patients.
Tu as été super attentive et bien sympa de répondre à la demande (culottée) de la mère.
Si en plus elle revendique quelque chose par rapport à ça c'est le bouquet !

Que son fils soit un amour et qu'il soit placé à la fin de tes RDV n'excuse en rien ses absences non prévenues. C'est le même traitement pour tout le monde : absence non excusée = manque de respect, travail orthophonique et thérapeutique compromis... Il me semble que c'est à recadrer très rapidement.

Concernant la demande de la famille que tu n'aies affaire qu'au père, je répondrais que ce qui compte c'est que le fiston soit à l'heure et que si tu as besoin de communiquer avec un parent au moins l'un des deux soit présent, que le reste ne te concerne pas (qu'est-ce que c'est puéril !).

Je ne mettrais pas d'affichette dans la salle d'attente !
Si des personnes sont gonflées au point d'exiger des documents dans l'urgence alors qu'elles sont en tort c'est leur problème, si elles te font un esclandre par rapport à ça c'est très pénible sur le coup mais ça permet aussi de recadrer les choses et de préciser vos relations.
Personnellement j'aurais envoyé promener (gentiment) la mère et je lui aurais rappelé au passage que c'est elle qui a besoin de moi et pas l'inverse (faut pas tout confondre).

Allez, je n'avais pas prévu ce petit détour sur OG, j'ai des CR à faire ! Bon courage en tout cas !

Merci pour ta réponse rapide Laitmiel.
La feuille que j'ai eue à remplir était bien destinée à l'orthophoniste. Il y avait même une place pour le "cachet de l'orthophoniste" et sa signature.
Il y avait aussi une sorte de grille à remplir (j'ai dû reporter les écarts-types du bilan : vitesse de lecture, compréhension, mémoire de travail, fluences...)
Je n'avais jamais eu cela avant bien qu'ayant déjà monté des dossiers.

Quand j'ai parlé des absences au père, il a pris cela très au sérieux et m'a dit que cela ne se reproduirait plus. A chaque fois que je l'ai signalé à sa femme au contraire elle m'a fait remarquer que mon tel était débranché le vendredi après-midi, comme si cela était une excuse suffisante, j'ai rappelé que mon répondeur fonctionne toujours le samedi et qu'ils pourraient au moins appeler le jour même ou s'excuser a posteriori. je suis plutôt contente de ne plus avoir affaire qu'au père. La seule fois où je l'ai eu au téléphone il m'avait parlé des progrès de son fils, que la mère n'a jamais relevé. Je pense que j'ai cherché à éviter l'esclandre car elle est instit dans l'école en face et que son fils est sympa et je crois terrorisé par elle mais ce n'était pas une raison, et cela aura au moins permis de mettre les choses au clair!

Merci des conseils.

Je précise aussi que quand elle est venue toquer à ma porte j'ai été très sèche et lui ai dit que c'était trop tard (je déteste être dérangée en séance, je trouve qu'elle aurait pu aller en salle d 'attente attendre que je sorte). Ensuite comme elle m'avait dit avoir mis le doc à remplir dans ma boîte aux lettres je suis allée voir sur une pause et le prendre (et là aussi je me suis dit que c'était pas de chance pour elle comme le téléphone car la gardienne monte directement le courrier au cab donc une lettre non postée peut moisir un certain temps dedans). Je l'ai donc rappelée en soulignant le fait que je lui faisais une fleur mais elle ne l'a vraisemblablement pas compris vu la suite.

Je pense aussi que tu as été plus que patiente avec cette mère ( étant instit en face de ton cabinet, elle pourrait bien te casser auprès de ses collègues , ce qui explique peut-être ta patience, et c'est compréhensible ).
Cela repose à nouveau le problème du contrat de départ avec nos patients, de manière à ce que les choses soient clairement posées dès le début : une pec doit être régulière pour être efficace...
Mais peut-être aussi dans ce cas cette mère abuse-t-elle du fait qu'elle se sente en position de force par rapport à toi, étant instit dans l'école d'en face...ce sont des rapports malsains si elle pense que tout lui est dû, y compris le fait de ne pas venir sans prévenir et de te demander d'être dispo au pied levé pour remplir un dossier.
Il faudrait dans ce cas repartir sur de bonnes bases avec le père afin d'obtenir sa prise de conscience que les séances doivent être régulières, puisqu'il reconnaît les progrès de son fils...
Je ne mettrais pas non plus l'affichette.
Ah, les relations ne sont pas simples'avec certaines personnes !
Bon courage !

je pensais aussi que nous n'avions pas à remplir les dossiers MPDH.
Personnellement, je donne toujours le compte rendu du 1er bilan à la famille et aussi lorsque je fais un bilan de renouvellement. Lorsque l'on me demande un autre compte rendu, pour quelque raison que ce soit, je dis d'utiliser celui ( ou ceux) qu'ils ont en leur possession. Sinon, je passerai mon temps à faire ( et refaire) des CR pour MDPH, réunions, hopitaux.....on m'en demande tout le temps

Moi aussi j'ai été surprise, il y avait même Chronodictée mentionné avec les trois épreuves dans la fiche (pour les autres je pense qu'on pouvait choisir un test de vitesse, compréhension etc). Heureusement que c'est le test que j'avais fait passer! C'est la première fois que je vois ça, peut-être une forme de réponse face aux abus de certaines demandes?

Mylaine, au début comme j'étais quand même gênée qu'elle n'ait pas eu le bilan, j'ai pensé juste le lui mailer mais ne pas remplir la fiche...Et puis vu les circonstances, je me suis dit que j'allais être sympa. Je ne veux plus remettre systématiquement le bilan car les parents s'empressent de le donner à l'école malgré les mises en garde, je le donne si demande expresse. mais en l'occurrence oui ça aurait évité le problème (d'autant que j'ai stressé au début car je ne le trouvais pas sur l'ordi et il était sur la clef USB)

Il est possible que le fait qu'elle soit maîtresse en face l'ait poussée à se sentir en position de force et m'ait effectivement incitée à éviter le conflit. Mais je pense que je n'ai pas à avoir peur car la demande sur le secteur est énorme et stressante, a fortiori pour moi qui travaille à temps partiel en partageant le bureau ; qui plus est je connais bien de nombreux enseignants de l'école car mes enfants y ont été scolarisés, je suis en excellents termes avec eux (ils me parlent encore de mes enfants quand je les croise dans la rue en me disant à quel point ils étaient intelligents et bien élevés - mode la mère en extase devant sa progéniture on-), donc ce n'est pas parce qu'elle va dire du mal de moi que ces enseignants vont cesser de m'envoyer des enfants!

Merci à toutes pour vos conseils, a priori je renonce donc à mon affichette.

Et si j'avais eu la demande à temps, auriez-vous refait des tests pour remplir la grille? Ou devrais-je simplement me débrouiller à l'avenir pour avoir tout ce qui est exigé sur la fiche?

Ce qui est "exigé" sur cette fiche est contraire à notre convention. Nous sommes libres d'exercer et d'utiliser les tests que nous voulons, pour pouvoir poser nos diagnostics. Il me semble qu'il y a là un abus de la MDPH (si le formulaire émane bien d'eux) et qu'un appel au syndicat serait une bonne chose.
Nous avons pour obligation de faire passer des tests étalonnés pour les bilans dys et les demandes d'aménagements scolaires aux examens, on n'a pas d'obligation autre que celle-ci.
Quant à remplir des docs je suis d'accord avec Mylaine. Nos CR suffisent, ils sont déjà suffisamment longs à rédiger et horriblement mal payés !
Remonter tout ça au syndicat est important oui...

Ok Laimiel merci pour ces précisions.

Et je suis d'accord sur le fait que nos bilans sont longs et mal payés. je commençais à culpabiliser sur les fluences puis je me suis dit que pour un bilan de renouvellement j'avais déjà fait passer beaucoup d'épreuves (Alouette-R, vol du PC, Chronodictée, et déjà en culpabilisant car j'ai dû faire la transcription sur la séance suivante).
Quand je pense que récemment sur Facebook je lisais une ortho qui disait tronçonner le bilan en 10 séances et le rédiger en même temps pour ne pas avoir à le faire chez elle, je me dis que je nous sommes bien poires quand nous essayons tant bien que mal de rester dans les clous. Mais je ne me vois pas procéder autrement.

Lorsque j'en ressens le besoin, je refais parfois quelques épreuves, mais pour moi, lorsque j'ai un doute sur quelque chose.
Et je ne me laisse pas imposer les tests et épreuves : j'ai ce qu'il faut, j'en ai un bon paquet, alors au prix où l'on achète les bilans......C'est difficile d'être ferme, d'autant que les demandes sont plus que récurrentes.
Tweedle, tu ne dois avoir aucun scrupule, tu as largement répondu à la demande de la mère : à elle à être aussi à la hauteur. Et pas de chantage du fait qu'elle soit insitit. Chacun son métier. Et le respect surtout...

laitmiel a écrit:Ce qui est "exigé" sur cette fiche est contraire à notre convention. Nous sommes libres d'exercer et d'utiliser les tests que nous voulons, pour pouvoir poser nos diagnostics. Il me semble qu'il y a là un abus de la MDPH (si le formulaire émane bien d'eux) et qu'un appel au syndicat serait une bonne chose.
Nous avons pour obligation de faire passer des tests étalonnés pour les bilans dys et les demandes d'aménagements scolaires aux examens, on n'a pas d'obligation autre que celle-ci.
Quant à remplir des docs je suis d'accord avec Mylaine. Nos CR suffisent, ils sont déjà suffisamment longs à rédiger et horriblement mal payés !
Remonter tout ça au syndicat est important oui...

Bonjour laitmiel et tous,

Seule les deux premières phrases sont exactes, et contredisent la troisième : L'obligation de tests étalonnés ("et normés") ne figure dans aucun de nos textes conventionnels ni de la NGAP.
Ce sont les MPDH et les médecins scolaires qui les exigent...

C'est un vieux débat qui perdure et qui risque de durer encore longtemps, tant qu'on n'imposera pas d'utiliser les mêmes tests à tous les orthophonistes, ce qui est loin d'être souhaitable si nous voulons garder notre libre choix, à nous, des tests que nous préférons utiliser pour poser notre diagnostic orthophonique en conscience.

Ce qui compte le plus n'est-ce pas le diagnostic orthophonique ?...
...Le fait de nous imposer tel ou tel test, est le reflet d'un manque de confiance, et c'est la porte ouverte à une identification d'ouvriers/mécaniciens/orthophonistes exécutants des patrons MDPH et des médecins scolaires de structures scolaires diverses...

Les troubles du langage écrit, une fois diagnostiqués, sont des troubles durables qui ne devraient plus avoir besoin d'être diagnostiqués... C'est encore un vieux débat et surtout un vieux combat. La logique serait éventuellement de nous demander comment un patient a évolué depuis le diagnostic initial...

j'ai parfois l'impression ( et de plus en plus même) qu'on nous prend pour de simples executants

C'est clair, et en effet c'est un combat à mener au plan syndical que d'intervenir auprès de la mdph afin de faire reconnaître dans les faits l'aspect durable d'une DLDO mais cela ne semble pas avoir été une priorité jusqu'ici ( pourtant il en va de la reconnaissance de nos compétences pour le diagnostic et la pec...).
Du coup, on nous laisse à la merci des demandes de plus en plus exigeantes pour que nos patients puissent obtenir les tiers temps et autres aménagements scolaires...

Je reste ferme mais ce n'est pas toujours évident de dire "non" quand la pression est mise sur nos patients pour obtenir des bilans plus récents alors que le dernier date de 10 mois...

J'ai une collègue qui refuse de faire des bilans étalonnés, et bien ses patients râlent et vont même parfois faire effectuer des bilans ailleurs , sans prévenir l'ortho que leurs enfants sont déjà suivis, juste pour avoir le CR étalonné réclamé par l'administration.

Et j'ai récemment dû adresser une patiente collégienne au certa, juste parce que mon bilan logico maths n'est pas étalonné et que la mdph en exige un..

Difficile en effet de jongler entre notre indépendance par rapport à l'école et ses exigences, parce qu'en fin de compte c'est notre patient qui se retrouve entre les marteaux et l'enclume...
Je pense comme Alain, mais je n'ai pas la solution. Pour moi c'est au cas par cas, mais toujours en expliquant (aux parents, enseignants, médecin scolaire etc) les choses et ce que ces demandes impliquent.

mylaine a écrit:j'ai parfois l'impression ( et de plus en plus même) qu'on nous prend pour de simples executants

C'est assez logique : nous ne sommes que des auxiliaires médicaux, alors pourquoi pas des auxiliaires de la MDPH ?

Guillaume, je te trouve amer ces jours ci , tu vas bien ?

Tu es sans doute un peu amer Admin, cela m'arrive aussi.

Si l'on considère que l'ortho est un omni-thérapeute qui remplace les pédiatres, les psys, les assistants sociaux, les éducateurs et les enseignants, on est vite déçu et ramené à la réalité.

Si l'on considère que l'ortho est un simple exécutant qui doit délivrer des rapports à la chaîne, faire faire aux patients ce qu'ils n'ont aucune envie de faire, on perd vite goût à ce travail aussi.

On peut cependant trouver son équilibre et assurer une bonne prise en charge, professionnelle du premier appel à la surveillance post-traitement. Après il est important de ne pas méconnaître nos limites.

Je ne suis pas amer sur mon statut : je sais que je suis un exécutant depuis que j'ai raté le concours de PCEM1 en 1988. Quand je vois la vie des médecins, je ne regrette pas. J'aurais même peut-être apprécié la réforme de Xavier Bertrand (des M1 et des M2), qui m'aurait relégué au rang d'exécutant de seconde zone.

Mais Claudie a vu juste, je suis très amer en ce moment, à cause de la pression infernale. Avec 2 ou 3 demandes par jour pour chaque associé, émanant de gens qui ont souvent déjà appelé toutes les consœurs plus proches, nous ne parvenons plus à rendre un service normal à la population qui a financé nos études et qui cotise à la sécu. C'est piteux. Je peux passer de 95 à 115 rendez-vous en ajoutant le samedi, mais la liste d'attente du cabinet dépasse largement 20 patients. Ce n'est même pas la faute de l'Etat et du numerus clausus : personne ne veut s'installer par ici. Toutes nos stagiaires s'envolent vers d'autres horizons.
S'ajoute à cela la demande incessante de comptes rendus de moins de 3 jours, de réunions, de discussions téléphoniques, sans oublier les problèmes de mutuelles qu'il est impossible de gérer à 20h.

Allez, c'est dans la tête. C'est une situation infiniment préférable à celle d'un psy qui s'installe et attend désespérément que le téléphone sonne.

Je vis aussi des moments de surchauffe, mais c'est surtout le côté "incivilité/manque de respect" qui me déprime.  Je dois m'offrir le spa ou la thalasso de temps en temps pour récupérer tellement je suis déçu de leurs réactions.    

Les parents qui balancent les enfants à la porte et ne descendent jamais de voiture, ceux qui vous reprochent les difficultés de l'enfant au bout de trois séances comme si vous étiez soudain responsable de toute sa vie... Ledit gamin n'étant pas sur-stimulé devant ses dessins animés depuis ses deux ans.

@Admin : auxiliaire médicaux, ce n'est plus forcément vrai, au Canada par exemple, les orthos sont considérés comme une profession indépendante. On pourrait y arriver si on reste raisonnable sans s'étendre tous azimuts.

Je ne me reconnais pas dans ces propos. On ne doit pas exercer le même travail...

- CR : toutes les 50 ou 100 séances. C'est la NGAP. Point barre.
- Réunions : non. J'échange par mail sur mes disponibilités téléphoniques avec les enseignants référents, médecins sco, etc... Et j'appelle sur mes temps de pause (absents...) avec accord des familles bien évidemment.
- Les demandes : j'en ai beaucoup. Nous étions 6, on n'est plus que 4 sur le secteur. Je ne décroche pas le téléphone en séance. Idem, je rappelle sur les temps de pause et j'explique aux gens. Je ne me fais jamais "engueuler" parce que je prends le temps de conseiller pour d'autres consultations éventuellement, je donne des pistes, etc... Bon, cela dit, je suis apparemment la seule à rappeler... Mes collègues ne le font pas toujours, submergés par les demandes.
- CR : ils sont faits au cab sur les temps de pause.
- TP : quelques bugs au départ et ça tourne progressivement parce que les mutuelles sont toujours plus ou moins les mêmes.

Bref, moi ça va

Tu as quand même le bonheur un peu expéditif...

Evi a écrit:Bref, moi ça va

C'est ce que je me répète. Ca finira bien par fonctionner. Je viens justement d'avoir une demande de courrier pour appuyer une demande d'AVS, mon CR date de la semaine du jour de l'An (j'y ai passé une heure dans la soirée du 30 décembre) mais apparemment c'est un papier qui a autant de valeur qu'un billet de Monopoly.

-> "Bon ok, s'il faut écrire "AVS" dans un courrier supplémentaire, je vous fais un papier pour vendredi.
- Mais il me le faut pour demain, je passerai le chercher dans la journée.
- Ok, je vous fais ça dans la soirée (pour voir si ça la gêne de me faire travailler ce soir).
- Merci !"

Guillaume, no life (comme disent mes fils), ou paillasson. Au choix.

Pareil aussi. C'est dans la tête
J'ai peut-être la chance de ne pas être dans une région sous-dotée, mais gérer les parents indélicats, les prescripteurs inconséquents, les enseignants intrusifs et les mutuelles skyzophrènes ne me paraissent pas des taches si insurmontables que ça.
En tous cas moins que celles inhérentes à d'autres professions que j'ai exercées ou que je connais.

J'ai effectivement toujours géré ça. Il suffit d'apprendre à savoir dire non, ou de s'en prendre à soi-même parce qu'on a dit oui. C'est la routine. Ce qui me mine en ce moment, c'est le fait d'avoir 95 rendez-vous (prévus) et de ne pas pouvoir répondre aux demandes de soins dans un délai raisonnable. Ca, c'est une nouveauté ici. Il faut peut-être que j'arrête l'empathie envers les gens qui appellent.