CARPIMKO : nouvelle cotisation 2010 en retard

Et bien. Que dire de plus à part que je me sens, un peu égoïstement, rassurée par ces témoignages (et le post afférent au lavage de carreaux me laisse songeuse). Moi qui pensais que c'était de ma faute, que je n'aurais jamais dû acheter cette énième paire d'escarpins, au final, ça me fait du bien de constater que c'est une mouvance générale.
Une petite information quant au bilan de compétences, je m'étais déjà renseignée sur le sujet il y a déjà deux ans désormais (peut-être que les données ont changé, qui sait?), on m'avait répondu que le bilan de compétences est à la charge de l'employeur. Je n'ai pas eu l'envie (ni la possibilité) de mettre près de 800€ dans une démarche qui, au final, n'était que le début d'un long parcours du combattant à base de formations, équivalences, reprises d'études, financements, et autres réjouissances.
Bonne journée les gens, haut les cœurs là, ptêt qu'un jour la mère-grand d'un ministre contractera l'affection de sire Alzheimer, ptêt que ledit ministre essaiera de trouver des orthophonistes, ptêt qu'il constatera que nous sommes une espèce menacée, ptêt qu'on aura l'AMO à 12€.

Oh là là arrêtez vous me faites peur ! Je vais déprimez toute la journée!
Mais tout cela est réel... Malheureusement...

Vous m'avez plombée la journée les enfants.

Je me considère encore comme débutante après 2 ans d'activité, je me lance comme une grande toute seule après une collaboration pas terrible mais je ne me vois pas aller vers le salariat, surtout lorsqu'on vit seule à Paris. La comparaison avec la femme de ménage est très bien choisie. Lorsque je parle à mes amis du salaire en début de carrière à l'hôpital, ils sont choqués. D'ailleurs je n'ai jamais compris pourquoi les orthophonistes y étaient si mal payés.

Oh les filles, c'est la déprime de la rentrée ou quoi??

Bon, c'est sûr, c'est pas Bysance d'être ortho en libéral, mais franchement on a vu pire quand même!
Je ne regrette vraiment pas d'avoir quitté l'éducation nationale, et quand je vois autour de moi les jobs des uns et des autres, bof bof, je me trouve pas mal là où je suis malgré tous les problèmes sus-cités.

En fait, le seul boulot que je jalouse, c'est celui de mon mari: prof en école de musique ça c'est le pied: 20h d'enseignement (bon c'est vrai, il faut un peu préparer, et bosser son instrument et puis il y a les auditions en plus, mais c'est assez cool), et avec toutes les vacances scolaires et même plus (car rentrée pas avant mi-septembre....), franchement je trouve ça pas mal!!

Pour 2011 je suis pour: un poste d'ortho en salariat payé 2500€/mois, de septembre à juin, avec les vacances scolaires. Vous votez pour??
Sabine, qui dit n'importe quoi!

Effectivement, le libéral reste incomparable en termes d'indépendance et de revenus. C'est la raison pour laquelle un déconventionnement, progressif ou subit, serait une catastrophe.

Allez, je vais mettre un cierge à l'abbaye de Fécamp, il n'y a plus que ça à faire.

Admin a écrit:Tant qu'ils y sont, ils peuvent arrêter de rembourser l'orthophonie, comme ça, sans prévenir qui que ce soit. Le principe serait exactement le même.

AHMA, la probabilité est plus proche de 1 que de 0, mais cela se fera par petites touches, par de légers ajustements, voir en trompe l'œil. Et ça risque effectivement de faire mal à ceux qui travaillent beaucoup en libéral, réduire ses dépenses n'est pas éternellement possible, il y a un seuil en dessous duquel il n'est pas possible de descendre (crédits et autres). Ceci est d'autant plus vrai dans les zones rurales où le revenu moyen est nettement inférieur à celui des grandes villes, en cas de déremboursement ce sera une chute vertigineuse des prises en charge.

Comme beaucoup, j'ai pensé à la reconversion, mais rien pour l'instant ne me permettrait de vivre comme je vis aujourd'hui, espérons que cela dure le plus longtemps possible et que le rapport ne s'inverse pas trop vite.

Sur ce, je vous souhaite malgré tout, à tous et à toutes, un très bon W.E.

Zorglub

Trompe l'oeil : à quoi penses-tu ? Rééducation au forfait ?

Purée c'est 70 euros moi ma facture!
Et une augmentation de 21 euros pour les 3 mois qui viennent de m'être annoncés...

et bien dites donc, c'est la grande déprime de la rentrée!!!
Il faut quand même voir les côtés positifs de notre profession.
Personnellement, en libéral, je trouve que je gagne honnêtement ma vie, au regard des copains autour de moi. De plus, je fais un boulot qui me plaît, auquel j'ai plaisir à partir le matin,nous ne sommes pas confrontés au chômage, ce sont, d'après mois, des chances inestimables!!!
Personnellement, j'ai cherché mon premier poste pendant 15 jours il y a 10 ans et j'avais l'embarras du choix (j'avais fait celui du salariat à l'époque). Je m'apprête prochainement à devoir suivre mon mari en province,qui dans sa branche n'avait pas vraiment le choix que d'accepter le poste qui lui était proposé, sinon lui aurait dû pointer à pôle emploi)) et mes inquiétudes ne concernent pas le fait ou non de pouvoir retrouver du travail (je crains plus de trouver une personne pour reprendre mon cabinet!).
Je pense que vous avez tous raison de vous inquiéter de ce qui se passe au niveau des réformes diverses qui fragilisent notre profession, mais nous ne sommes certainement pas les plus à plaindre à l'heure actuelle, ce qui ne doit pas nous empêcher de défendre notre beau métier c'est vrai.
Il est vrai que j'ai un tempérament à plutôt voir le verre à moitié plein et à me complaire au pays des bisounours , alors je voudrai vous transmettre un peu de mon optimisme afin que cette année vous soit douce à tous et à toutes
haut les choeurs!!!

Je pense aussi que de fil en aiguille, les pourcentages de remboursement vont s'inverser.On va passer à 50% sécu, 50% mutuelle....et ainsi de suite....les mutuelles vont pouvoir augmenter leur tarif (pour une fois, ils auront une bonne raison...)....ceux qui peuvent payer pourront se permettre le "luxe" d'emmener leur enfant chez l'ortho....les autres....la médecine à 2 vitesses nous guette....on tend vers un système de santé à l'américaine....et ça ne sent pas bon pour nous au niveau pro mais aussi au niveau perso...

Jusqu'ici, tout va bien, comme disait Kassovitz :



L'évolution des choses doit nous rendre déterminés, comme je l'écrivais cette semaine ici :
http://orthophonie-et-patrimoine.blogspot.com/2011/01/voeux-determines.html

Reste à voir s'il faut être déterminé à sauver ce qui restera du métier (et donc se lancer à fond dans l'action syndicale), ou à s'extirper de ce guêpier qui nous guette.

Admin a écrit:Trompe l'oeil : à quoi penses-tu ? Rééducation au forfait ?

Rééducation au forfait, par exemple, refonte totale de la nomenclature qui se traduirait par une diminution de l'acte moyen, augmentation de l'amo conditionné à un "parcourt de soins orthophonique" (imaginons l'obligation d'avoir un bilan psy, pédiatrique ou autre avant de débuter telle ou telle rééducation), désinvestissement de la sécu au profit des mutuelles comme le signale Sllo.....

C'est un domaine où je fait entièrement confiance aux hauts fonctionnaires qui gravitent dans les ministères pour trouver de nouvelles idées.

Bon plan de reconversion : offrir ses services au ministère en tant qu'expert en torpillage de profession.

Admin a écrit:Bon plan de reconversion : offrir ses services au ministère en tant qu'expert en torpillage de profession.

ortho expert auprès de la sécu, voilà aussi un job sympa

Diantre, vos messages m'angoissent!

Idem Lillaby ! Angoisse

Quand vous dites "diminution de l'acte moyen" c'est sérieux ? Ca s'est déjà fait pour d'autres professions paramédicales ?
Et Admin, oh grand chef tout puissant, quand tu parles de revenus annexes, c'est quoi ? Comment se dégager du temps pour faire autre chose ?
Oh là là... que faire ? que faire ?

Travailler au maximum tant que c'est encore possible, pour être en mesure de mettre en place une stratégie patrimoniale. Toute la première année de mon blog a consisté à donner diverses pistes, après avoir décrit la situation (qui a empiré depuis). Objectif, depuis le départ : transformer la CARPIMKO en simple bonus, si elle existe encore quand j'en aurai besoin, éventuellement pour acheter un peu de gazole... mais surtout ne pas compter sur elle.

Bien évidemment, en cas de déremboursement avant mes 67 ans, ce plan A s'écroulera comme un château de cartes. Le plan B sera plus douloureux : vente des premières strates de la stratégie patrimoniale et changement de métier. Si Zorglub a raison, cette décision ne sera pas facile à prendre, parce la tentation sera grande de dire encore et toujours : "allez, ça va encore, attendons la prochaine attaque et une nouvelle année d'inflation sans revalorisation."

De beaux défis en perspective ! Fort heureusement, l'effondrement, progressif ou brutal, n'est qu'une possibilité, pas une certitude. Les gens de la FNO (bénévoles, rappelons-le) veillent au grain et ont su par le passé éviter le pire. Citons par exemple les quotas d'activité, dans les années 90. Citons encore les critères du suivi individuel, qui, somme toute, permettent aux gens d'expliquer leur bonne foi. Plus récemment, ils ont aussi admirablement manoeuvré contre le salariat obligatoire après les études.

Mettre en place une stratégie patrimoniale, je veux bien mais d'une il faut le pouvoir, de deux comment on fait quand les revenus chutent (je l'ai vécu ces dernières années, variations de 10 à 15 RDV par semaine d'une année à l'autre) ?
Avec ces fluctuations, c'est l'emprunt de la résidence principale qui s'est retrouvé en péril ! Alors investir, ça me semble un risque financier supplémentaire...

Investir sans risque, c'est investir sans rendement. Donc il faut aimer le risque.

Quant au fait de pouvoir, c'est tout de même très facile à partir du moment où on effectue 70 ou 80 rendez-vous par semaine et où on ne vit pas comme un nabab.

Salut Admin,

Mon mari a exactement cette démarche patrimoniale (d'où achat du local) mais c'est angoissant aussi...
Sinon, j'ai lu hier ton billet concernant le suivi individualisé... Je n'avais jamais compris que le relevé SNIR était en faite une façon de nous fliquer... Du coup j'ai lu le mien pour une fois (j'ai passée une pure soirée hier )... J'ai grosso modo pas pigé. Alors.... QUESTIONS :
-c'est quoi le coefficient AMO ?
- comment connaître l'écart type pour savoir si on reste dans les clous ou pas ?
-Que se passe t'il si ton montant rembourse d'acte est bien plus élevé que la moyenne de ta région (je bosse beaucoup, et dans ma région beaucoup de collègue bosse à un rythme volontairement réduit), du coup je dénote sur le papier.

J'aurais sûrement d'autres questions mais pour l'instant je ne t'assomme pas avec ça ! En tout cas merci merci à toi d'avoir créer ce forum et ton blog: ce sont des mines d'informations !

Pour l'instant (je dis bien pour l'instant, je ne dis pas qu'il n'y a pas danger) le SNIR sert à analyser nos pratiques. A ma connaissance il n'y a jamais eu de restriction ou d'interdiction. Nous travaillons (encore) comme nous le voulons (en respectant les règles bien sûr). Donc si tu travailles plus que les autres, ou si tu suis plus de personnes âgées que les collègues, ou si tu te déplaces plus, etc, on ne peut pas te le reprocher. A la limite je crois que certain(e)s ont dû répondre à qqs questions en CPD (Alain tu peux confirmer?) quand il s'agissait a priori d'abus (nombre d'actes quotidiens difficilement réalisables dans une seule journée etc).
• Coefficient AMO: c'est (je n'ai pas le formulaire sous les yeux) la moyenne de tous les actes que tu as réalisés...
• Ecart-type: je ne sais pas si c'est sur le formulaire, mais de toutes façons ça ne sert à rien: la limite des "clous", si limite il y a un jour, sera déterminée arbitrairement par les "gestionnaires". Ils pourraient fixer la limite là où ils veulent...
• Si tu bosses beaucoup, bravo. Ne t'inquiète pas, rien ne t'empêche de continuer. Tu dénotes sur le papier? What else? On dénote tous quelque part, non?

J'ajouterai deux choses, après avoir relu ce que j'avais écrit ici :
http://orthophonie-et-patrimoine.blogspot.com/2008/11/40-000-amo-maxi.html

- L'écart-type départemental ne nous est jamais communiqué, alors que c'est celui qui importe. Les RIA sont donc une dépense inutile sidérante pour un organisme en faillite comme la sécu : ils nous donnent les chiffres régionaux. Et ils le font quatre fois par an !?!
- Si on dépasse 40 000 AMO par an (ce qui est très faisable), il ne reste plus qu'un critère et hop, le suivi est déclenché. 2 critères suffisent. Mais souvent, les gens ne le savent même pas, si tout a l'air cohérent. On ne leur demande de s'expliquer que si des éléments abracadabrantesques sont observés.

Depuis 8 ans que ce système de suivi existe, je reste scandalisé par le critère des 40 000 AMO (bien que non concerné moi-même), qui officialisait l'idée selon laquelle le bon orthophoniste est celui qui travaille peu, alors que celui qui se dévoue entièrement à son métier est un margoulin qui ne cherche qu'à s'enrichir, au détriment de la qualité de son travail. Quant aux 4 autres indicateurs, eh bien... il fallait bien trouver quelque chose à quantifier. On pouvait craindre qu'un flicage systématique se mette en place, en 2003, avec des sanctions à la clé, que j'ai rappelées ici :

http://orthophonie-et-patrimoine.blogspot.com/2008/11/sanctions.html

Et en plus, on nous a fait avaler ça avec une augmentation de 7% de l'AMO, qui ne rattrapait même pas l'inflation des années précédentes. Entrez chez Big Brother, vous aurez une obole. Comme par hasard, ce fut la dernière vraie augmentation. Peut-être en obtiendrons-nous une autre si nous renonçons à d'autres libertés, comme celle de s'installer n'importe où (j'y suis favorable, mais c'est facile à dire une fois qu'on est installé).

Reconnaissons néanmoins comme Laurent que ce système de suivi individuel a été utilisé en bonne intelligence par les caisses et par la FNO, pour l'instant...

Que d'angoisse et de pessimisme en cette rentrée...
Il faut quand même remettre les choses à leur place.
Bien sûr tout n'est pas rose dans l'évolution de notre profession.
Mais nous sommes quand même une catégorie professionnelle favorisée:
- pas de somme astronomique (du genre 8000 euros par an ) à payer pour faire nos études (après avoir eu le concours d'entrée bien sûr)
- la quasi certitude (si on n'est pas trop branque) d'obtenir notre diplôme au bout de 4 ans
- pas de chômage en sortant: tout diplômé est sûr de travailler dans un délai très court
- des revenus malgré tout satisfaisants à condition de travailler suffisamment pour se faire.
- un travail que la majorité d'entre nous aime et à envie de continuer à pratiquer.

D'accord, la conjoncture est mauvaise.
Le déremboursement des séances d'orthophonie je n'y crois pas. Dans ce cas il faudrait aussi dérembourser les kinés, les orthoptistes et les infirmiers.
Ca m'étonnerait.
La baisse du taux de remboursement obligatoire à 50% est plus plausible (d'ailleurs ce taux est déjà pratiqué par certaines caisses de SS)
Ca ne changerait pas grand chose pour nous puisque les mutuelles seraient obligées de prendre en charge le reste.
Ce qui est également plus plausible c'est l'établissement de quotas de séances en fonction des pathologies (15 séances max pour une déglut, 30 séances pour un trouble d'articulation, 50 séances pour un retard de langage etc...)
Mais bon, ça ne m'affole pas plus que ça.

La politique du gouvernement est claire: sous prétexte de déficit de la sécu on ne revalorise pas les honoraires des professions médicales et paramédicales pour inciter ces derniers (enfin surtout les spécialistes parce que nous les gentils orthos...) à faire des dépassements d'honoraires afin de basculer le remboursement éventuel sur des assurances privées et donc créer un système à l'américaine (qui a pourtant bien montré ses limites) et une médecine à 2 vitesses.
Etant donné qu'ils mettent également en place une éducation à 2 vitesses, un logement à 2 vitesse, un accès aux besoins de base à 2 vitesses, je ne serai pas surprise de voir refleurir des bidonvilles assez rapidement.

Bref, le sujet à la mode dans les médias est l'indignation: il paraît qu'il faudrait s'indigner face à l'iniquité croissante de notre société dans un pays pourtant un des plus riche du monde.
Certains sont contre parce que paraît -il l'indignation conduit à la colère et n'est pas constructive.
D'autres rétorquent que si cette indignation peut amener à la révolte cela serait bien.
La conclusion est que les français supportent passivement toutes ces injustices et qu'on se demande bien pourquoi ils ne réagissent pas.

Donc au lieu de pleurnicher de manière confidentielle dans son coin si tout le monde se décidait à protester (de manière constructive) pour faire comprendre à nos gouvernants qu'il faudrait peut être arrêter de nous prendre pour des abrutis lobotomisés cela ferait-il avancer un peu les choses.

Mais bon comme tout le monde le sait j'habite chez les Bisounours

En conclusion, en ce début d'année 2011 je pense qu'il faut se serrer les coudes et essayer malgré tout de positiver.

Kati idéaliste et utopiste