[BLOG] Fin du délai de 90 jours : quel coût et quel gain pour chacun ?

Bonjour à tous

Je viens d'écrire un article qui synthétise ce que nous savons sur la fin du délai de 90 jours. J'y ai mis des exemples de cotisations et de prestations basés sur notre revenu moyen.

https://orthogestion.blogspot.com/2021/05/nouvelle-cotisation-urssaf-les-details.html

Bonjour Admin, merci de ton article bien intéressant. Je retrouve bien ton approche libérale du sujet. Dans une optique libérale, il est assez normal que les prestations moindres que le revenu pour ne pas que les gens aient trop intérêt à s'arrêter. Nous allons bosser enrhumés avec un grog et un mouchoir, ce que ne fait pas forcément un salarié même très qualifié.

Je suis en ALD, donc je me trouve dans le cas des personnes très partiellement assurées en privé, donc la nouvelle n'est pas si mauvaise. Reste à savoir si les IJ "Urssaf" et IJ Madelin seront cumulables quand on sera éligible aux deux prestations.

J'ai aussi découvert que mon assurance privée était capable de pas mal de manœuvres dilatoires pour ne pas régler (arrêt maladie l'an dernier), cela conduit à relativiser ces produits miraculeux. La contribution personnelle pour couvrir trois mois de charges est cependant beaucoup plus élevée qu'une Madelin en grande partie déductible du BNC. Je cotise 700 euros dont je ne paye que 500 environ en réel, cela ferait 5000 euros sur 10 ans si je les avais mis sur AV. Mais bien sûr le calcul est compliqué puisqu'on garde l'AV si on n'est pas malade, et bien sûr l'assurance ne couvre pas tout.

nul doute que certains vont crier victoire et se réjouir de cette avancée sociale .

dernier dinosaure libéral dans notre profession pourtant libérale , j'y vois encore une cotisation OBLIGATOIRE , qui va s'ajouter à la liste pléthorique des précédentes .

mais pourquoi ne pas avoir gardé l'ancien système et greffé dessus le nouveau juste avec une cotisation VOLONTAIRE pour ceux qui en avaient envie ...?

la véritable liberté aurait été là ....

Par delà le principe, on peut réfléchir en petit risque (rhume, grippe), moyen risque (fracture au ski, intervention chirurgicale à froid), gros risque (accident invalidant, cancer, infarctus).

Chaque risque appelle différentes stratégies.

Petit risque, en tant que libéraux, soit on y va, soit on prépare une absence courte en pertes et profits (7 à 10 jours). Moyen risque, on contrôle rien, on n'en meurt pas mais çà peut arriver en 10 ans. Gros risque, c'est quand il y a invalidité ou risque d'invalidité et qu'il faut essayer de sauver quelques meubles financiers, et ne pas perdre son outil de travail (en gros le cabinet), pour éventuellement reprendre un jour.

En y réfléchissant, même si je n'ai pas les mêmes objections philosophiques que vous, j'ai du mal à envisager cette mesure pour les libéraux télétravaillant ou travaillant sur dossier. Autant dans la santé et le droit, vous êtes là ou vous n'êtes pas là (au cabinet, à la clinique, au tribunal). Autant les consultants qui n'assurent pas de RDV clients pendant une semaine ne sont pas forcément inactifs sur leur projet, qui sera facturé plus tard (informatique, expertise, archi, compta). Des gens vont pouvoir se mettre en pause assez facilement, et il y a toujours des roublards. Bien sûr il faudra quand même que le médecin valide un arrêt. Mais si trop de prestations sont versées, le régime sera déséquilibré et cela va forcément augmenter avec des professions où la notion de présentéisme n'est bien pas claire.

Merci pour cet article

Merci de l'avoir lu, Aurore !

@Ergebel : entièrement d'accord. Je ne comprends même pas que des LIBERAUX revendiquent des cotisations OBLIGATOIRES. Mais bon, nous sommes à Taxland. Ne l'oublions pas.

@François : Je pense qu'il faudrait obliger les libéraux à s'assurer contre le gros risque (dans n'importe quelle compagnie européenne), pour éviter de faire jouer la solidarité des fourmis envers les cigales. Pour le petit et le moyen risque (dont les 90 jours), je ne comprends pas pourquoi on ne nous laisse pas libres de nous auto-assurer et s'en assumer les conséquences. Nous sommes des adultes ! Plus personne n'est considéré comme adulte dans ce pays depuis 1945.

On a déjà eu la discussion bien sûr, mais un système qui permettrait à une minorité de percevoir des subventions (que sont le remboursement de sécu) sans contribuer n'a aucune chance de voir le jour. Qui va voter pour cela ?

Le principal souci est que nous ne sommes pas libéraux, mais délégataires de service public.

Des libéraux veulent plus de protection sans doute parce qu'ils estiment qu'une mutualisation bien gérée est préférable aux compagnies privées qui ne prennent pas tant en charge qu'on croit... Les ergothérapeutes, psychologues, psychomotriciens qui ne sont pas conventionnés savent qu'ils ne génèrent pas des volumes de trésorerie suffisamment importants pour avoir une protection correcte.

Pas tous : ici, ils sont tous sur liste d'attente.

Je crois que j'arriverais à travailler sur devis, même si le public ne serait pas le même bien sûr. Il y a du pour et du contre.

L'appel d'air lié à la soit-disant gratuité des prestations assurées par la sécu est usant à la longue. Mais les familles moins favorisées ne seraient plus reçues, et nous aurions moins de temps avec nos patients (après 50 séances, les gens auront tendance à arrêter). Pour les revenus, on ne sait pas trop.

Sur le plan théorique, je crois qu'il serait possible de créer une EURL, et de se rémunérer en dividendes avec très peu de cotisations sociales (en vue d'une auto-protection). Ce ne serait pas de l'exercice illégal si on se tient au décret de compétence.

Bien sûr il y aurait une distorsion de concurrence avec les installés conventionnés. Mais les listes d'attente sont telles qu'avec un bon bouche à oreille cela doit être possible.

Ici, une ophtalmo a essayé. Elle n'a pas tenu.

Financièrement ? Ou face au conseil de l'ordre et aux oppositions ?