Lettre médecin fin de prise en charge

bonjour,
Désolé si doublon mais je n'ai pas trouvé l'information recherchée. Je recherche soit des conseils ou même un modèle de lettre à envoyer au médecin lorsque la prise en charge se stoppe sans notre avis. J'ai une avalanche de "bah non on a déménagé" ou bien " ahhh non avec le collège on peut plus se libérer", " mais n'en a pu vaiment besoin le tchiooo là de vot machin tophonist" et cette fois je compte bien informer les médecins que : oui je peux comprendre la lassitude pour des gros DL-DO etc mais que bon ... y'a encore du taff

Alors j'ai mis
Je tenais à vous informer de la fin de la prise en charge orthophonique pour l’enfant .... blablabla ....Le profil de dyslexie-dysorthographie étant clairement mis en avant lors de précédent bilan , la poursuite des séances serait bien évidement profitable.
qu'en pensez vous ?

ps: si en plus de vos précieux conseils je pouvais avoir un " t'inquiète chez moi aussi c'est pareil" , " meuhhh non tu n'es pas une ortho pourrite et tu n'es pas responsable de leur abandon pur et simple" , bref si quelqu'un a ,en rab, un peu de motivation parce que là , tout de suite, je me sens comme une grosse m****

merci merci merci

Je pense que ça fait toujours un sale effet ; j'ai eu deux cas qui m'ont marquée cette année ; à chaque fois parent prof des écoles ; j'ai l'impression qu'ils n'ont pas apprécié mon diagnostic et ce que je faisais.

Un petit de 4 ans avec un gros gros retard de LO à l'EVALO. Ne pouvait articuler le r + trouble phono ; retard en lexique ; en compréhension j'avais fait passer le O 52 ; il était en-dessous de la norme ; je sais que c'est un vieux test, mais en particulier il n'avait pas les notions spatiales (dessus devant etc ...)

Je crois que c'est surtout mon travail sur les notions spatiales que le papa n'avait pas digéré (il disait ne pas comprendre l'intérêt). Il a arrêté au bout de 8 séances alors que le loulou commençait à être plus intelligible, avait récupéré le r et qu'on progressait sur les notions spatiales. J'ai l'impression en plus qu'il progressait vite (je m'étais posé la question de l'intelligence mais j'attendais un peu pour demander un bilan psychométrique). En fait il avait l'air de regarder énormément de DVD (j'avais fini par comprendre que "Dégo ti' à dents sa" c'était Diego le tigre à dents de sabre...) Et pourtant le papa n'avançait rien avec la MGEN.

L'autre maman, sa fille en CM1, hors normes en orthographe + difficultés sur le K/G (perte auditive petite). J'avais hésité à la prendre ; la lecture était fonctionnelle, c'était juste l'orthographe et ça me gênait un peu ; mais il y avait le problème sourde sonore et la maman m'a suppliée de la prendre. Et puis très vite, elle en a eu marre, a changé de ton, me reprochait de la garder trop longtemps (moi je voulais bien raccourcir les séances ! j'hallucine comme les parents ne se rendent pas compte qu'on est sympa de garder l'enfant plus de 30mn). je crois qu'elle s'est dit que tout ce qui était travail sur l'orthographe elle aurait pu le faire (en même temps je ne pense pas qu'elle aura fait l'effort puisqu'elle me disait elle-même être épuisée et ne plus en pouvoir, je lui avais proposé d'en rajouter une couche sur les K/g en lui donnant des exos, ça avait suscité son indignation). Elle a appelé brutalement la veille d'une séance pour annuler ; je lui ai fait remarquer que sa fille confondait toujours le K et le g (gamine adorable par ailleurs qui me disait par exemple que gâteau elle savait l'écrire parce qu'elle avait photographié le mot mais qu'elle n'entendait pas la différence entre [kato] et [gato]). J'ai conseillé à la mère d'acheter au moins le classeur des K/G de Boutard en insistant sur le fait que c'était gênant de ne toujours pas discriminer ces phonèmes en CM1.

Après sur le moment c'est dur et humiliant ; mais d'un autre côté cette femme était de plus en plus désagréable, et le papa de l'autre décommandait de plus en plus... je crois qu'on ne peut pas retenir les gens de force ni faire du bon travail sans cohésion parent/thérapeute ; donc il faut passer à autre chose et se focaliser sur les familles qui respectent votre travail (et heureusement il y en a ). Même si c'est triste pour l'enfant aussi.

Edit : par contre moi je n'ai pas fait de lettre ; assez perdu mon temps comme ça avec eux! mais c'est peut-être un tort.

Coucou leloise,

Je n'ai pas de modèle de lettre de ce type, bien qu'en ayant fait parfois.
Dans ce cas je précise clairement que la famille a interrompu la prise en charge de manière unilatérale, et que je pense toutefois que la poursuite du travail entrepris serait profitable....

Bon, pour le reste, ne t'en fais pas, il y a des moments comme ça où on se sent nul(le) et puis on le ressent d'autant plus qu'il y a plusieurs arrêts de PEC ou des malentendus qui te fragilisent.....

On a tous connu ça (ou on le connaîtra!!), et on ne peut pas sauver tout le monde et on ne peut pas plaire à tout le monde....

Reste zen (oui, je sais, c'est l'hôpital qui se fout de.....etc), et dis-toi que ça va libérer des créneaux pour d'autres personnes.
Peut-être que pour ces gens-là, ce n'est pas le moment, ils ne comprendront peut-être jamais le pourquoi du comment, et en ce qui me concerne, j'arrête de me battre pour des gens qui ne font pas un petit bout de chemin....

Allez, hauts les coeurs!

Sabine a raison : passe à autre chose !

Merci pour vos encouragements, c'est vrai que le contexte en ce moment est particulier... Après avoir pleuré de ne pouvoir donner un créneau aux nouveaux, ma liste d'attente a fondu comme peau de chagrin et je suis en pleine remise en question ... alors ce genre de situations me laisse un goût amer.
Je suis entièrement de votre avis on ne peut sauver tout le monde, mais je suis un peu lasse en cette rentrée.
Plusieurs enfants devenus ados, qui n'écoutent pas , ne généralisent pas, n'appliquent pas et je sens que les parents vont finir par abandonner cette prise en charge ( qui m'épuise également ) je ne peux pas m'empêcher de me remettre en question.
Bref je vais donc envoyer un courrier au médecin pour signaler la fin de la prise en charge, me gaver de vitamines et truc anti blues de rentrée et tout va rentrer dans l'ordre

Je ne fais pas de courrier de fin de prise en charge mais j'ai la chance que la plupart des patients me soient envoyés par les médecins scolaires que je connais bien. Je leur ai envoyé la semaine dernière un récapitulatif de tous les patients dont je n'ai plus de nouvelles depuis les vacances. Comme ça, ils savent.

Quant à ta lassitude, je la comprends, on est tous passés par là, mais on ne peut faire à la place de gens qui ne veulent pas.
Et c'est très bien de se remettre en question aussi.

Bonjour, je déterre ce post pour avoir vos avis. Est-ce que vous informez les prescripteurs des arrêts soudains de prise en charge ? Je pense surtout aux personnes qui arrêtent le suivi du jour au lendemain, sans nous en aviser, alors que les troubles sont massifs...

bonsoir daffodil ; non pas de courrier ; j'ai autre chose à faire que de m'occuper des gens qui ne viennent plus, et d'utiliser un timbre en plus; au prix où ils sont....

daffodil a écrit:Bonjour, je déterre ce post pour avoir vos avis. Est-ce que vous informez les prescripteurs des arrêts soudains de prise en charge ? Je pense surtout aux personnes qui arrêtent le suivi du jour au lendemain, sans nous en aviser, alors que les troubles sont massifs...

de mon côté je le fais Ne serait ce que parce qu'on ne sait jamais ce que les familles racontent à leur médecin après ( du genre "ah ben l'orthophoniste elle a dit c'est bon  y'a plus besoin"  ) et donc histoire que le médecin ait au moins "ma" version des faits ...

Hectorette a écrit:Je ne fais pas de courrier de fin de prise en charge .

J'ai toujours fait un courrier de fin de prise en charge au médecin (quelle que soit la raison de cette fin), car je trouvais normal que le prescripteur sache la suite donnée à sa prescription.

De plus, j'ai réalisé il y peu, que c'était marqué en toutes lettres dans notre nomenclature : "on doit envoyer une note d'évolution en fin de traitement" ! Pour moi, je considère que si la prise en charge s'arrête, il s'agit de la fin du traitement, du moins en ce qui me concerne (même si le traitement devrait se poursuivre.

Pour moi ça dépend.
Je sais que c'est obligatoire, et qu'en plus c'est parfois très utile (quand ça se passe mal avec le patient, ou quand le médecin fait partie de ceux qui suivent vraiment notre travail en lisant nos CR par exemple) mais il arrive que je ne le fasse pas....

Pour aller dans mon sens : je viens de recevoir un retour de la part d'un médecin.

Il s'agit d'une ORL qui m'avait envoyé en bilan une gamine de 3 ans avec un gros retard de langage. Les parents sont venus au bilan et à 1 séance, pour me dire "elle est trop petite, elle commence juste à aller à l'école, on va attendre un peu". J'ai donc fait un courrier de fin de prise en charge à l'ORL, qui m'envoie aujourd'hui, en retour, copie du courrier qu'elle a fait au médecin traitant de la famille, afin qu'il relance la famille à ce sujet !

Merci pour ces réponses, et pour ton retour Véronique à propos de la réaction de l'ORL.
Cela fait plaisir à lire, et m' encourage à continuer de faire les notes d'évolution, bien que beaucoup d'orthos réagissent comme Chevêchette, ce que je comprends !

J'envoie une lettre de fin de prise en charge, que cela se passe bien ou pas.
J'ai en gros un modèle type :

"Docteur,

Je tiens à porter à votre connaissance la fin de la prise en charge pour M. xy.
En effet (effacer les mentions inutiles )
- le bilan de renouvellement indique une normalisation des performances (cf CR de bilan joint)
- une fenêtre thérapeutique semble s'imposer compte tenu de l'érosion de la motivation du patient, suivi depuis xxx années en orthophonie. Je propose donc que X me recontacte dans 4 mois afin de vérifier la stabilité des progrès réalisés et afin de repartir sur un nouveau projet thérapeutique le cas échéant
- la faible observance du traitement orthophonique le rend caduque : j'ai en effet vu M. XY tant de séances sur les xx prévues lors des 3 derniers mois . Il me semble donc inutile de continuer cette prise en charge dans ces conditions et propose donc à M. XY de me recontacter ou de recontacter un collègue quand la PEC pourra s'effectuer de façon plus régulière.
- M. XY déménage, un suivi de soin sera à prévoir.
"

Par contre je ne culpabilise pas : d'abord on ne peut pas s'entendre avec tout le monde, il est normal que des frictions puissent apparaitre, ensuite, la lassitude s'installe au bout de quelques années aussi bien pour les patients que pour les aidants, sans compter l'épuisement organisationnel qui peut y mettre le nez.

(ce qui fait que j'ai changé mon fusil d'épaule sur les PEC : je propose toujours deux fois par semaine sauf si c'est léger, et jamais plus de 3 ans, avec des objectifs précis par périodes de 23 mois pour que le patient se voit progresser... et je fais des vidéo, les enfants aiment bien voir combien ils ont avancé, même quand cela reste au même niveau d'écart type)
( au bout de 2 ans et demi, j'évalue avec les patients et les parents la motivation résiduelle et si besoin on fait une fenêtre thérapeutique et/ou j'oriente vers un collègue. Mais j'habite en zone surdotée, ça joue aussi !)