Prise en charge en commun avec une autre orthophoniste

Bonjour,

J'aurai aimé avoir des avis sur une situation qui est nouvelle pour moi.

Dans la cabinet dans lequel je suis collaboratrice depuis peu, la titulaire a pour habitude de diviser la prise en charge des enfants entre elle et moi.
Quelles que soient les difficultés de l'enfant, s'il a besoin d'être suivi plusieurs fois par semaine, on va le voir toutes les 2.

Je trouve plus difficile de créer une relation privilégiée avec le patient dans ces conditions et je voulais avoir d'autres avis, savoir si certains d'entre vous procédaient de la sorte.
Il est certain que ça permet de discuter du patient (mais on le fait très rarement!)


Je précise qu'il ne s'agit pas de 2 pathologies différentes du type une qui ferait la LM l'autre le LO... mais bien de la même patho!

Merci de me partager vos expériences.

je ne fonctionne pas du tout comme ça (bon faut dire que je suis seule dans mon cabinet aussi !). cela peut être intéressant, mais les échanges entre vous doivent à mon avis être très fréquents, et votre manière de travailler pas trop différente.
je ne pense pas que je serais à l'aise avec ce fonctionnement. après ça permet aussi de moins se 'lasser' de l'enfant, puisque tu le vois moins souvent.

Pour moi, ce fonctionnement devrait être exceptionnel ( par exemple si le patient a vraiment besoin d'être vu deux fois et que tu n'as qu'un créneau à proposer, ou dans le cas de deux pathologies distinctes comme le langage écrit et les maths ) , cela m'arrive parfois avec des collègues et sans ce cas, nous nous séparons les choses : l'une travaille la lecture par exemple, et l'autre le passage à l'écrit,...).
Sinon, je ne suis pas pour ce genre de fonctionnement systématique, je trouve que l'enfant est beaucoup plus investi quand il a affaire à une seule ortho, sur le plan relationnel mais aussi fonctionnel...
Sans compter que je ne trouve pas très cool de t'imposer ce fonctionnement ( c'est bien le cas ?)...

elisal a écrit:Dans la cabinet dans lequel je suis collaboratrice depuis peu, la titulaire a pour habitude de diviser la prise en charge des enfants entre elle et moi.

[MODE GROGNON ON]
J'aime pas les habitudes. Surtout quand elles sont imposées, pas discutées, ni clairement motivées.
[MODE GROGNON OFF]

Tout pareil que Claudie.
Perso, j'aurais vraiment du mal à fonctionner comme ça. D'autant que si c'est imposé j'aurais l'impression de me faire fliquer. Genre la titulaire ne veut pas que j'ai "mes patients à moi".
Et ça doit être compliqué pour les patients. Une ortho du coin fonctionne (fonctionnait?) comme ça avec sa collab et ça a l'air de déplaire à certains patients que j'ai recupérés. D'autant qu'il y avait peu de communication entre les praticiennes : la collab proposait des examens complémentaires et la titulaire disait que ce n'était pas la peine, par exemple. :roll:En plus, là, pas de créneau fixe dans la semaine donc la patient prend RDV pour la semaine d'après et ne sait pas forcément s'il aura la titulaire ou la collab.

J'édite parce que je me rends compte que ce n'est pas exactement le même cas de figure que toi elisal. Dans le cas que j'évoque, la titulaire et la collab partagent les patients qu'il y ait ou non plusieurs RDV dans la semaine. Dans ton cas, ça me paraît comme disait Claudie, étonnant que ce soit systématique. C'est compréhensible si on n'a pas d'autres solution, mais si on peut prendre le patient 2 fois, pourquoi partager la prise en charge? Qu'en dit ta titulaire? A-t-elle des arguments?

Bonsoir,
Je suis collab également et nous avons ce type de fonctionnement mais pour peu de patients (4 ou 5 je crois), ceux qui ont de très grosses difficultés ou pour les domiciles afin de pouvoir proposer plusieurs séances dans la semaine. Pour les enfants, c'est en accord avec les parents et on s'arrange pour que les 2 créneaux ne soient pas sur temps scolaire. Je trouve cela intéressant car nous échangeons sur ces patients "difficiles", nous proposons des activités complémentaires et j'avoue que face à certains cas cela me rassure de ne pas être seule. Je n'ai pas encore rencontré d'enfants que cela perturbait de venir dans un même lieu (même cabinet mais pas le même bureau) mais avec 2 personnes différentes. Après, j'ai également été collab dans un cabinet où les patients que je voyais étaient déjà tous suivis par la titulaire..ça n'était pas le même ressenti.

Je vais faire ma ronchonne également mais ce que je pense c'est que cette titulaire veut avoir un oeil sur ce que tu fais. Par conséquent, travailler avec son/ton patient lui permet de voir comment tu fonctionnes...  

Bonsoir elisal, titu et collab' (ou collab et titu') et tout le monde.

Il y a un cas de figure qui va prochainement se présenter : un parent d'enfant demande de faire un bilan avec toi  :

1/ Ta titulaire fera-t-elle la moitié du bilan ?
2/ Au terme du bilan, j'imagine la tête du parent à l'annonce d'un saucissonnage (puisqu'il y aura des tranches horaires différentes) de son enfant.

Mais peut-être que ta titulaire contrôle aussi tous les nouveaux patients-enfants, du point de vue rendez-vous de bilans et/ou qu'elle effectue tous les premiers bilans des enfants ?

Bref, ça sent un peu le roussi ton histoire...  

PS : Ça ressemble a une maîtresse de stages qui te considèrerait "un peu" comme sa stagiaire...

Je fonctionne parfois comme ça mais c'est une entente entre nous, on n'impose pas.
Quand j'étais collaboratrice je "partageais" 2 patients adultes avec l'autre collaboratrice pour leur offrir 2 séances / semaine.
Actuellement je suis un enfant 2 fois / semaine pour le langage oral et une collègue sur une autre commune le suit 2 fois aussi mais pour le langage écrit.

Effectivement Alain, la demande de bilan avec moi ne risque pas de se poser vu que je n'ai pas à répondre au téléphone, et que chaque bilan est effectué par la titulaire.

Et je suis complètement d'accord avec vous tous ça sent le roussi, j'ai l'impression d'être la stagiaire... Après 10 ans de pratique, 2 cabinets crées... la pilule est dure à passer mais heureusement l'approche du congé mat me permet de tenir!

Mais je voulais vraiment avoir vos avis sur la question de la prise en charge par 2 orthos car ça me chiffonnait, mais les précédentes collaboratrice n'ont pas eu l'air génée donc je me demandais si c'était moi qui bloquait!

elisal :  

Bon courage.

Merci!
C'est chouette de se sentir soutenue! 

Aucun bilan ??

Donc hiérarchie, qui dit hiérarchie, dit salariat... Un p'tit coup de fil aux URSSAF ?  

J'ai le droit de faire les bilans de renouvellement!
Si j'appelle l'urssaf... j'aurai beaucoup de choses à signaler idem au niveau de la cpam..; car il y a grand nombre de choses sur lesquelles elle a franchi la ligne!

Elisal, c'est moche de nous tenter...  

 

elisal a écrit:J'ai le droit de faire les bilans de renouvellement!
Si j'appelle l'urssaf... j'aurai beaucoup de choses à signaler idem au niveau de la cpam..; car il y a grand nombre de choses sur lesquelles elle a franchit la ligne!

Visiblement, elle a franchi, elle franchit et elle va franchir...... 

J'avais bien vu ma faute... j'espérais que personne ne la souligne! Merci Sabine!

elisal a écrit:J'avais bien vu ma faute... j'espérais que personne ne la souligne! Merci Sabine!

pas pu m'empêcher....elle montrait bien la continuité de l'action de ta titulaire!  

Pourquoi tu n'appelles pas les URSSAF une fois en congé ? Si a priori tu ne remets pas les pieds dans cette collaboration, je serais toi je téléphonerais en mode "innocent" : "Bonjour Madame, je suis Elisal, je vous appelle pour avoir un petit renseignement..."
L'air de rien tu déposes ta petite bombe...

Quand je lis ce genre d'histoire, je me demande toujours comment ils/elles font pour dormir la nuit. Il me semble qu'on lit suffisamment partout que ce genre de pratique est illégal... (sans compter qu'apparemment elle franchit la ligne avec la CPAM aussi...)

D'expérience, les gens malhonnêtes soit :

- savent très bien ce qu'ils font et comptent sur l'ignorance ou le manque de courage des autres pour perpétuer leur système. Pari risqué !
- soit ne sont pas au courant : ils ont toujours fonctionné ainsi, en répliquant ce qu'ils ont connu et ne pensent pas que cela puisse poser le moindre problème.

elisal a écrit:Effectivement Alain, la demande de bilan avec moi ne risque pas de se poser vu que je n'ai pas à répondre au téléphone, et que chaque bilan est effectué par la titulaire.

Et je suis complètement d'accord avec vous tous ça sent le roussi, j'ai l'impression d'être la stagiaire... Après 10 ans de pratique, 2 cabinets crées... la pilule est dure à passer mais heureusement l'approche du congé mat me permet de tenir!

Mais je voulais vraiment avoir vos avis sur la question de la prise en charge par 2 orthos car ça me chiffonnait, mais les précédentes collaboratrice n'ont pas eu l'air génée donc je me demandais si c'était moi qui bloquait!

C'était ça le ressenti que je sous-entendais concernant la collab dans laquelle quasiment tous les patients que j'avais étaient suivis par la titulaire également, "être la stagiaire" ou être la deuxième-main...je n'y travaillais qu'une journée par semaine (pas légal, je sais mais ça m'arrangeait bien d'avoir un emploi du temps rempli grâce à ça).
Elisal, je te souhaite qu'après le congé maternité ce soit du passé cette histoire!

elisal a écrit:
Mais je voulais vraiment avoir vos avis sur la question de la prise en charge par 2 orthos car ça me chiffonnait, mais les précédentes collaboratrice n'ont pas eu l'air génée donc je me demandais si c'était moi qui bloquait!

Tout dépend des conditions comme je l'ai écrit, si c'est souhaité par les 2 ortho, si ça se passe bien je n'y vois aucun inconvénient. Les collègues avec qui j'ai bossé en binôme étaient aussi satisfaites de ce partenariat  

Dans ton cas c'est ............ courage fuyons  

Les collègues peut-être, mais l'enfant, y a-il trouvé un bénéfice ?
Il me semble tout de même qu'en dehors du problème de respect d'Elisal que pose cette situation particulière, c'est l'enfant qui doit être au centre de notre travail.
Et là on ne lui demande pas son avis . Et cela remet en cause beaucoup de choses sur le plan de la remédiation : relation duelle particulière, suivi pas à pas , contrat thérapeutique, nécessité de s'adapter aux méthodes de chaque ortho, comparaisons que fait inévitablement l'enfant, etc...
l'enfant n'est pas un objet qu'on trimballe, ni une machine sans affects , nous sommes bien d'accord , alors pour quelle raison installer ce type de fonctionnement ? Quels arguments utilisent ces orthos ?

Ma collègue dit qu'on apporte ainsi plus à l'enfant.. je crois que c'est une excuse pour garder la main mise sur le suivi, car ainsi à chaque changement de collab elle voit toujours l'enfant, connaît le dossier... Evite ainsi que les parents déçus d'avoir une nouvelle ortho (collab) aille ailleurs... Ai-je précisé qu'elle gardait ainsi ses patients pendant de très nombreuses années....