Les grands-parents

Bonsoir,

A. est suivie par mes soins pour trouble du raisonnement. C'est une petite fille taciturne, renfermée sur elle-même, mutique. Aînée de 4 enfants, je vois son visage s'illuminer en présence de sa petite soeur, 1 an, avec laquelle elle aime être en interaction. Les seules fois. Elle aime venir en séance, est assez docile, en fait. L'école se plaint de son comportement, de ses difficultés d'apprentissage. L'enseignante m'a contactée à plusieurs reprises car elle "sentait" quelque chose. C'est elle qui a conseillé la famille de venir me voir. Elle apprécie mon travail.

J'ai vu 3 fois la grand-mère maternelle qui m'a amené l'enfant en séance pendant le travail des parents. La grand-mère a exposé, très délicatement, que la situation familiale était compliquée, qu'elle aurait voulu me communiquer des informations utiles et éclairantes sur l'enfant. L'intention parait bonne dans le sens où l'attitude et les difficultés de l'enfant peuvent s'expliquer par des causes, j'en suis la première convaincue. Elle pense que la maman pourrait m'écouter.

Deux personnes qui me prêtent des super pouvoirs ;-))

Mais peut-on accueillir la parole d'un proche, sans que les adultes ayant l'autorité parentale le sachent ? J'ai donc décliné la proposition de la grand-mère, tout en laissant une porte ouverte si je me sens en difficulté par rapport au suivi et ai besoin d'un éclairage. Que dit la déontologie dans ces cas là ?
Merci.

Personnellement je n'accepte pas de bilan si ce ne sont pas les parents qui en sont à l'initiative et qui y viennent. (au téléphone j'avoue rembarrer également les grands parents en leur disant que c'est aux parents de me contacter (même s'ils bossent je suis joignable tardivement et ils peuvent prendre 5 minutes sur leur pause déjeuner)). Je pense que déontologiquement nous n'avons pas le droit de recueillir la parole d'un proche sans que les parents le sachent. Dans la pratique je serais certainement bien embêtée... Je ne sais pas comment on peut faire dans le cas que tu évoques Patati...

Recevoir la grand-mère et la mère ensemble ?

Si la grand-mère amène l'enfant pour sa séance pendant le travail des parents, c'est que ceux-ci sont au courant. Que la grand-mère veuille te parler, tu ne peux pas l'en empêcher. C'est ce que tu dis toi aux grands-parents qui peut être casse-gueule.

+1 avec Marco

Merci pour vos avis. Je vais encore réfléchir. Je vois la semaine prochaine une thérapeute en groupe de supervision et lui exposerai le problème. Je ne manquerais pas de vous tenir informée de sa réponse. Cela pourra toujours élargir le champ de réflexion.

Un autre avis qui pourra peut-être aider dans votre cheminement, si jamais vous êtes confrontés à une situation similaire. Il émane d'une thérapeute que j'ai consultée, hier, à ce sujet, lors d'une supervision professionnelle.

Il est très délicat d'accueillir la parole d'un proche, dans ce cas précis la grand-mère maternelle, sans que les parents soient au courant, sous risque de "trahir" la confiance qui nous a été donnée. J'en avais bien l'intuition. Une porte qu'on peut laisser ouverte, qui ne ferme pas le dialogue, est de proposer au proche de parler avec les parents de son souhait de nous contacter, et éventuellement de les recevoir, ensemble.

C’est qu’est que j’avais proposé , non?

Effectivement. Avec quelques précisions supplémentaires.
Vous êtes donc 2 à se positionner, ainsi ;-)