ça va changer... Plus besoin de prescription médicale?

Comment peut-on débattre une loi si elle est votée ?
N’est-il pas plus pertinent/pratique/facile d’avoir des discussions en amont plutôt qu’essayer de faire quoi que soit après ? Une fois que la messe est dite, peut-on faire un rétropédalage ? Mes questions révèlent peut-être mon manque de connaissance des rouages législatifs. J’ai peut-être une perception de la démocratie complètement erronée.

C'est une question de curseur entre démocratie représentative et démocratie participative. Je suis souvent étonné quand les syndicats déplorent le manque de dialogue avant les votes de lois. Les députés ne sont pas là pour tergiverser avec les lobbies, en théorie (même si on sait bien ce qu'il en est dans la vraie vie avec les lobbies qui ont un vrai poids). Ils représentent l'intérêt général, contrairement aux syndicats.

Merci pour ton éclairage, Guillaume. J’ai des croyances sur le système démocratique de notre pays apparemment et ça me donne envie de comprendre au plus juste ce qu’il en est. Pourquoi donc les postures syndicales t’étonnent à ce point ? C’est en Allemagne que les discussions se font en amont, non ? Le fameux dialogue social...

Ce matin, sur Inter, ils ont évoqué qu’un projet de loi sur la fin de vie était déposée et dommage que mon écoute était discrète car couplée à d’autres tâches, à ce moment là. J’ai quand même capté que le journaliste expliquait en quoi notre système faisait qu’il y avait des étapes, des strates qui parfois empêchaient l’aboutissement de projets de loi. Le pouvoir exécutif serait très puissant, chez nous.

Patati patata a écrit:des strates qui parfois empêchaient l’aboutissement de projets de loi.

Et même après ! Il y a des projets de loi qui ont abouti, mais les décrets d'application ne sont pas tous passés ! Donc la loi n'a pas été appliqué dans son ensemble !

Il est sain que le pouvoir exécutif soit très puissant en France. La IIIe et la IVe républiques ont ridiculisé le pays, le Général de Gaulle lui a rendu son honneur, à défaut de sa grandeur.
Nous n'avons pas de consensus national comme celui des Allemands (depuis le congrès de Bad Godesberg). Ici, il n'y a aucune éducation économique. Ou alors, très orientée. Du coup, la moitié des électeurs votent pour des partis extrémistes. Les syndicats eux-mêmes restent très marqués dans des logiques anciennes. Y compris le MEDEF... ou la FNO. Nous restons prêts à nous écharper. Les Allemands ont eu leur dose d'extrémisme. Même l'AFD a du plomb dans l'aile en ce moment, sans parler de Die Linke.
Ici, un pouvoir législatif fort, qu'on assortirait évidemment de proportionnelle pour mieux anesthésier l'action publique, nous ramènerait la paralysie et les misérables combinaisons de couloir d'antan.
La démocratie existe quand même : tout provient de l'élection présidentielle. Ensuite il faut tenir 5 ans si on est opposant. Mais les syndicats ne sont pas élus par l'ensemble de la population et les systèmes électoraux (CARPIMKO, URPS) sont fait pour exclure ceux qui voudraient amener des idées de l'extérieur. Donc pour moi, il ne faut pas les écouter outre mesure. Ils sont là avant tout pour mettre un boulet aux pieds des majorités qui veulent adapter le pays à leur époque.

Ton analyse est intéressante, sans ironie...

Sur le côté politique, j'espère que Xavier Bertrand ne sera pas élu président. Car il va se souvenir à quel point les orthos lui ont pourri la vie quand il était ministre, et on est bons pour l'AMO à 1.50 euros...