Le master pour 7500 € par an

Et bien voilà!
Qu'est-ce que j'avais dit!
C'est toutefois navrant pour les étudiants qui se sont inscrits et ont déjà payé leur année en faisant éventuellement un emprunt. J'espère qu'ils auront des recours et seront au moins remboursés.
En tout cas je ne félicité pas l'hôpital qui dans un premier temps avait accepté (surement contre un loyer conséquent) d'accepter cette "université" dans ses locaux et qui les vire manu militari 2 mois après devant la levée de boucliers. Je pense que c'est une erreur tactique car si il y a eu un contrat de signé ils vont se faire attaquer.
En tout cas j'espère que cette malheureuse histoire va faire bouger les pouvoirs publics et les faire réglementer un peu mieux les études médicales et paramédicales pour éviter que ce genre de chose ne se reproduise.

J'espère aussi que ça va inciter l'Europe à progresser dans ce domaine.

Admin a écrit:J'espère aussi que ça va inciter l'Europe à progresser dans ce domaine.

Complètement d'accord ! Mais je ne sais pas dans quelle mesure nous, petits orthophonistes, pourrions faire bouger les choses. Sur ce point, il faudrait sans doute une action commune avec médecins, pharmaciens, autres paramédicaux, bref tous ceux qui ont un numerus clausus.
Bref, encore un combat à mener , et difficile de savoir par quel bout prendre les choses...

Ça existe déjà: de nombreux orthos se réunissent avec les autres professionnels de santé au sein de commissions régionales et nationales (CNPS etc). Beaucoup de travail pour être d'accord sur ce qu'on ne veut pas perdre, puis sur ce qu'il faudrait gagner...

Bonjour,
Le 15 mars, manifestation.

Lu sur le site du CNPS:

"Les courriers adressés par le CNPS aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur pour demander, aux côtés des professions concernées, la fermeture de cette structure commerciale, sont restés sans réponse. D’autres gouvernements, dont le gouvernement italien, ont pris des mesures énergiques pour l’interdire, protéger leurs étudiants et la qualité des soins dans leur pays.
Le CNPS ne se résout pas à une telle inertie et exige des réponses fermes.
C’est pourquoi le CNPS a décidé de participer à la manifestation organisée par la profession dentaire, dont la CNSD et la FSDL, le vendredi 15 mars à Toulon. Le CNPS appelle tous les libéraux de santé à se mobiliser pour manifester contre la dérive commerciale des formations de santé et exiger la fermeture de cet établissement avant qu’il ne recrute d’autres jeunes pour les conduire dans une impasse."
Voici le lien:
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Merci Orange.

Je reste dubitatif : est-ce si condamnable, de développer des facultés européennes en Europe ? On dirait que l'UE n'existe absolument pas et que chaque pays se replie sur lui-même au lieu d'en sortir par le haut.

Et puis on sent beaucoup de mépris dans les mots "cette structure commerciale", comme si le commerce, c'était sale.

Ce n'est pas le côté fac européenne qui fait tache, mais plutôt quand elle (celle-ci en tous cas) ne respecte pas dans son cursus les programmes, contenus et modalités pédagogiques fixés... Elle promettait (vendait) un diplôme en papier crépon puisqu'elle ne pouvait garantir qu'il serait reconnu et qu'il permettrait aux étudiants qui l'auraient obtenu de travailler...
Le côté "structure commerciale" est employé (je pense) parce que ça semble être une affaire uniquement commerciale, justement. Le fait de vendre (en touchant des frais d'inscription) quelque chose avant même de pouvoir en garantir la validité, avant même d'avoir organisé la formation en elle-même (quid des formateurs? quid des maîtres de stage?), avant même d'avoir la position des autorités par rapport au numerus clausus, tout ça me paraît limite. Le succès de leur proposition s'explique bien sûr parce qu'elle offrait la possibilité d'éviter la sélection (sévère c'est vrai) des centres existants.
Je suis souvent anti-Europe, en particulier quand le nivellement (des droits, des avantages etc) se fait par le bas. Dans ce cas, au contraire, je trouve la réaction de rejet assez saine, en fin de compte, et dans la continuité de la récente bataille pour une formation complète, puisqu'elle répond à une exigence de qualité et de conformité.

Trois problèmes en effet avec cette université :
- la qualité de la formation : le programme proposé sur leur site Internet concernant la formation d'orthophoniste laisse songeur... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Microbiologie, immunologie, épidémilogie, biochimie... à croire qu'ils font des amphi communs avec les étudiants en pharma ! Sans compter que ces étudiants risquent d'avoir du mal à trouver des stages (Bruno Ravaz l'a reconnu lui-même dans une de ses interviews, mais disait pouvoir contourner le problème en proposant aux étudiants d'aller faire leur stage au Portugal... ce qui convient tout à fait à des étudiants français ne parlant pas portugais ! )
- Engager des étudiants dans un cursus en se la jouant "quitte ou double" au forcing concernant les possibilités de reconnaissance du diplome ! Je trouve ça malhonnête, vraiment ! Qui plus est d'ouvrir une 2e université à Béziers, alors qu'ils n'ont, pour l'heure, aucune garantie de la reconnaissance du diplome ensuite...
- Enfin le contournement du numerus clausus ! Ils jouent les bons Samaritains qui rendent service en proposant de former des étudiants "sans demander un sou à la collectivité"... certes, mais sans se soucier non plus du respect du numerus clausus, du référentiel de formation etc.

Admin a écrit:Merci Orange.

Je reste dubitatif : est-ce si condamnable, de développer des facultés européennes en Europe ? On dirait que l'UE n'existe absolument pas et que chaque pays se replie sur lui-même au lieu d'en sortir par le haut.

Et puis on sent beaucoup de mépris dans les mots "cette structure commerciale", comme si le commerce, c'était sale.

Je rappelle quand même que dans un communiqué du CNPS daté du 24/01, il est noté que ce diplôme n'est (même) pas reconnu au Portugal. Donc moi, ça me laisse plus que dubitative... Il n'est pas question de "commerce sale" mais de qualité de la formation, de la qualité des soins qui seront donnés, etc...

... Sans parler de la ségrégation sociale...

Ca, c'est déjà plus banal : des tas d'écoles de commerce en font autant sans que ça émeuve grand monde.

Bonsoir,
Complément d'information: deux articles sont parus dans le journal Le Monde du samedi 9 mars.
Ils sont théoriquement réservés aux abonnés en ligne.
Mais comme souvent, il suffit d'entrer leur titre exact dans Google pour pouvoir les lire en entier.
Il s'agit généralement des premières réponses de la recherche.
Voici les deux titres à copier-coller dans la recherche Google:

A Toulon, les recalés du numerus clausus défendent leur fac privée

(où l'on apprend que des étudiants qui espèrent devenir orthophonistes se sont d'ores et déjà endettés pour payer les frais d'inscription)

et:

Chez les professionnels de santé, la fac Fernando-Pessoa ne fait pas l'unanimité

Pour apporter des éléments de réflexion relativement aux situations générées par la multiplication des écoles privées, voici, à titre d'exemple, des chiffres concernant une pratique de "thérapie complémentaire", l'ostéopathie.
Les chiffres sont extraits du très récent rapport de l'Académie de Médecine sur l'historique, les effectifs et l'efficacité de pratiques dites "médecines douces", en France.
C'est une lecture facile que je me permets de conseilller:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En voici un extrait copié-collé:
" Ostéopathie
Les effectifs:
Le rapport de l’IGAS de 2010 dénonçait le nombre excessif d’écoles d’ostéopathie (45) et des
diplômes qu’elles délivraient (1500 à 2000 par an). Il prévoyait qu’il y aurait, 5 ans plus tard,
8 à 10 000 ostéopathes nouveaux sur le marché. Les rapporteurs craignaient que, de ce fait, de
nombreux ostéopathes non professionnels de santé ne puissent pas vivre de leur métier, et ils
évoquaient le danger représenté par ces professionnels « en situation précaire, tentés de
prendre des risques en ne récusant pas certains patients qui ne relèvent pas de leurs soins ».
Depuis 2010, la situation est plus mauvaise que prévu : les écoles sont à présent plus
nombreuses, et il y avait, selon le Registre des ostéopathes de France, 17 156 ostéopathes en
exercice au début de l’année 2012, soit, par rapport à fin 2009 (11 608), un accroissement de
près de 48%. L’effectif et son augmentation tiennent principalement aux ostéopathes non
professionnels de santé (9 045, +69%) dont le nombre devrait progresser encore les
prochaines années, les écoles d’ostéopathie produisant environ 2 500 nouveaux diplômés par
an, soit plus que ne craignaient les rapporteurs de 2010. Les masseurs kinésithérapeutes
viennent ensuite et sont en moindre augmentation (6 493, +31%). Il y a 1372 médecins
ostéopathes (+22%), et un nombre négligeable d’autres professionnels. La France se trouve
ainsi dans une position singulière : elle abrite la moitié des écoles d’ostéopathie existant dans
le monde, et le rapport du nombre d’ostéopathes au nombre d’habitants y est de 1/3700, alors
qu’il est de 1/14 000 au Royaume Uni et de 1/62 000 aux USA ; dérive qui devrait s’aggraver
avec la perspective de 30 000 ostéopathes en 2017"

Admin a écrit:Ca, c'est déjà plus banal : des tas d'écoles de commerce en font autant sans que ça émeuve grand monde.

Alors si tout le monde se jette à l'eau , on y va aussi ?

Je pense que nous avons tout intérêt à nous élever contre ce type d'école, pour les raisons citées plus haut et celles rappelées par Orange .
Nous sommes à un tournant de notre profession , où nous allons voir notre formation initiale certainement enrichie, peut-être remodelée , du moins je l'espère.
Alors ne laissons pas faire n'importe quoi .
C'est important , pas pour celles et ceux d' entre nous qui ont déjà "pignon sur rue" mais pour nos nouvelles et nouveaux collègues et les futurs orthos ...

Bonjour,
Aujourd'hui 12 mars 2013, communiqué de presse du CNPS, avec au bas de la page le lien vers le texte de la réponse de la Ministre de la Santé.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Cette fois, le CNPS parle clairement d'escroquerie. Pour oser ça, ils doivent se sentir sûrs, parce que sinon ce serait un terme dangereux.

Voyons ce que cela va donner....

Le but totalement avoué de cette université c'est clairement de ratisser Français. Si on arrive à les interdire en France, ce qui n'est pas gagné, ils pourront toujours ouvrir de l'autre côté de la frontière Italienne ou Espagnole.

Sauf si aucune équivalence n'est accordée pour exercer en France ensuite.

Mais là, les seuls à en pâtir seront les étudiants alors que les vrais responsables sont ceux qui proposent cette formation payante sans aucun accord sur la reconnaissance du diplome... (rappelons qu'un membre du gouvernement portugais a fait savoir que : "l''Université Fernando Pessoa, même dans le cas de diplômes qu'elle octroie et qui sont reconnus au Portugal, n'a pas la compétence pour délivrer des diplômes portugais en France". De plus, il me semble (à vérifier) que l'orthophonie n'est pas enseignée au Portugal dans cette université qui n'a donc pas l'habilitation nécessaire pour délivrer un diplome d'orthophoniste).

Vu la mauvaise presse qui est faite à cette université, je comprends mal comment ils vont remplir les bancs de leur université. Jamais je n'oserais m'inscrire là-bas en sachant toute la polémique autour de ce centre de formation, j'aurais trop peur d'étudier 3 ans sans obtenir le droit d'exercer ensuite !

Les équivalences ils les auront forcément, c'est obligatoire au niveau Européen. il leur faudra peut être plus d'heures de stage que les Belges mais ils finiront par l'obtenir.
D'ailleurs on ne parle que des Belges mais il y a aussi des orthos qui ont été formées en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Portugal qui exercent en FRance. Elles sont minoritaires mais elles existent. Ce sont souvent des enfants d'immigrés issus de ces pays et qui parlent donc la langue. Ensuite retour en France, équivalence et le tour est joué.
L'université FP fera ça, avec en bonus une formation en langue Française........
C'est l'Europe; libre circulation des biens, des personnes. Légalement je ne pense qu'on pourra refuser l'équivalence.

D'où la nécessité d'une réglementation européenne sur le sujet des équivalences concernant les professions réglementées.
La loi actuelle permet en effet d'obtenir des équivalences très facilement alors que :
- le niveau de formation n'est pas le même partout
- l'accès à la formation (concours ou pas concours) n'est pas le même selon les pays
- la politique de remboursement concernant les soins est également très différente d'un pays à l'autre

Je trouve hallucinant qu'on exige d'un pays qu'il accepte obligatoirement et systématiquement dans sons système de remboursement des soins tous les professionnels formés à l'étranger.
Exige-t-on de la France qu'un enseignant belge puisse devenir automatiquement et sans concours professeur en France ? Évidemment non !
Certes, nous ne sommes pas dans la fonction publique mais n'oublions pas que c'est quand même l'Etat (via la sécurité sociale) qui nous paye.
Et pour sélectionner ceux qui ont le droit d'être ainsi payés, l'Etat a mis en place des concours dans les professions concernées. Ce n'est souvent pas le cas dans les autres pays européens (pas de concours car pas de remboursement des soins d'orthophonie).

Donc oui aux équivalences et aux échanges inter-européens, mais pas n'importe comment...
Cependant, je reconnais qu'il est complètement utopique d'espérer une telle réglementation...

Bonjour, j'ai une demande de stage de la part d'une étudiante de cette école (Toulon, il n'y a que celle-là je suppose ?). Sur le coup je n'ai pas réalisé que ce n'était pas une école comme toutes les autres. Qu'en est-il de la légalité de cette démarche ? J'ai réservé ma réponse pour l'instant (pour d'autres raisons).
Merci de me donner votre avis.

C'est navrant pour les étudiants qui se sont faits avoir et ont déboursé des milliers d'euros mais étant donné que cette école si j'ai bien compris n'est reconnue ni par le ministère de l'enseignement supérieur ni par le ministère de la santé leurs étudiants ne peuvent à mon avis être acceptés en stage vis à vis de secret médical.
J'engagerai cette étudiante à porter plainte contre son école pour publicité mensongère et extorsion de fonds, escroquerie quoi.

Les responsables de cette école pensent peut-être que nous allons former ces étudiantes à leur place !  

Je refuserais aussi en ce qui me concerne...

Bonjour,
Pour ce qui concerne le marché privé de la formation aux professions de santé, un très clair article du journal Le Monde d'aujourd'hui au sujet des ostéopathes:
" Trop d'écoles, trop de professionnels, l'ostéopathie fait figure d'exception française..."
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