Le master pour 7500 € par an

Merci pour cet article intéressant, Orange... qui fait froid dans le dos !

Bonjour

Pour le marché privé de la formation aux professions de santé, une loi a été votée : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Désormais, les écoles privées devront demander une accréditation auprès du Ministère.
Cela ne concerne pas Fernando Pessoa (la loi ne pouvant pas être rétroactive).

Encore faut-il que le Ministère soit raisonnable et n'accorde pas à tout-va des accréditations comme il l'a fait pour les ostéopathes.

Il ne faut pas trop nous comparer aux ostéopathes qui ne sont pas paramédicaux, pas conventionnés et dont la discipline n'a pas encore fait ses preuves dans des études sérieuses. L'état est beaucoup moins regardant pour cette profession car elle n'entraîne pas de dépenses comme les nôtres.

Sté a écrit:Bonjour, j'ai une demande de stage de la part d'une étudiante de cette école (Toulon, il n'y a que celle-là je suppose ?). Sur le coup je n'ai pas réalisé que ce n'était pas une école comme toutes les autres. Qu'en est-il de la légalité de cette démarche ? J'ai réservé ma réponse pour l'instant (pour d'autres raisons).
Merci de me donner votre avis.

la FNO a envoyé des consignes claires; refuser de prendre ces étudiants en stage. Il y aurait, en dehors du fait que tout cela nous hérisse le poil, des soucis au niveau légal car cette université n'a pas toutes les "accréditations" nécessaires.
Après, on n'est pas obligés d'obéir à la FNO...........
Moi, FNO ou pas FNO c'est "niet".

"Université qui n'a pas les accréditations" : pour moi ça veut dire que ce ne sont pas de "vrais" étudiants en orthophonie donc comme on ne doit prendre que de "vrais" étudiants (pas de 3e de collège, pas d'étudiants de prépa, etc...), on se placerait dans l'illégalité.

CQFD!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!(non, Propy , pas taper !  

Merci à tous.

Une bonne nouvelle pour le CLESI (Pessoa) :
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Je me demande quand même comment ces étudiants vont faire pour valider leur équivalence !
- Pour qu'une demande d'équivalence soit valable et ait une chance d'aboutir, j'imagine qu'il faut que les étudiants présentent un dossier attestant de leur nombre d'heures de stages effectuées (je ne parle pas des potentielles heures complémentaires de stage pour obtenir l'équivalence, mais des heures à effectuer au cours du cursus pour valider le diplôme portugais)
- Or, si j'ai bien compris, ils n'ont pas le droit d'effectuer d'heures de stage auprès des professionnels français
- Ils doivent donc effectuer des heures de stages au Portugal auprès de maitres de stage/patients parlant portugais...................
Bon courage à ces étudiants !!!   

Si on leur donne le droit de former des professionnels je suppose que leurs diplômes seront reconnus aussi .
Avec de l'argent on peut obtenir tout ce qu'on n'aurait pas eu si on n'avait dû compter que sur ses propres qualités, voilà la bonne morale de cette histoire, non ?

On peut aussi dire que cet argent investi par les étudiants ou leurs parents compense l'aspect "roulette de casino" du concours français, tant il est sélectif.

Ce n'est quand même pas une roulette, même si c'est très sélectif, c'est un concours. En tout cas , là il n'y a plus du tout de sélection si ce n'est celle de l'argent...

On leur donne le droit des former des professionnels qui auront un diplome portugais, avec le droit d'exercer au Portugal.
Obtenir l'équivalence pour travailler en France ne sera pas si simple je pense.
Ces étudiants n'ayant pas le droit d'effectuer des heures de stage en France pendant leur cursus, il paraitrait logique que toutes les heures "illégalement" effectuées ne soient pas reconnues, et que seules soient reconnues les heures effectuées au Portugal.
Et là la FNO a clairement un rôle à jouer auprès des instances qui gèrent les équivalences !

Laurence a écrit:On leur donne le droit des former des professionnels qui auront un diplome portugais, avec le droit d'exercer au Portugal.
Obtenir l'équivalence pour travailler en France ne sera pas si simple je pense.
Ces étudiants n'ayant pas le droit d'effectuer des heures de stage en France pendant leur cursus, il paraitrait logique que toutes les heures "illégalement" effectuées ne soient pas reconnues, et que seules soient reconnues les heures effectuées au Portugal.
Et là la FNO a clairement un rôle à jouer auprès des instances qui gèrent les équivalences !

La FNO n'a aucun pouvoir depuis que ces commissions ont été régionalisées sous l'ancien gouvernement. Actuellement, ce sont les DJRSCS qui gèrent. Pour bien connaître certains membres de la commission de ma région, je peux te dire qu'on s'assoit souvent sur leur avis. Et je reste polie...   

Quand on en sera là, je doute quand même qu'on dise à des Français diplômés dans un pays de l'Union qu'ils n'ont plus qu'à recommencer toutes leurs études. Je parie qu'une solution pragmatique sera trouvée.

Je pense qu'effectivement on pourrait s'acheminer vers ce genre de choses. A moins que le CNPS n'arrive vraiment à bloquer ce dossier.

Bonjour,
Dans Le Monde d'aujourd'hui:
" Les formations privées aux métiers de la santé se multiplient en France, contournant les numerus clausus en pharmacie, odontologie, orthophonie et kinésithérapie, ce qui provoque la colère des professionnels. Alors qu'un nouvel établissement, l'Institut supérieur européen d'enseignement privé (Iseep), annonce son implantation en région parisienne, plusieurs syndicats, l'ordre des chirurgiens-dentistes, des kinésithérapeutes et des associations d'étudiants, appellent à manifester, vendredi 14 mars, à Paris. Ils demandent la fermeture des antennes françaises de l'université portugaise privée Fernando-Pessoa, récemment rebaptisées Centres libres d'enseignement supérieur international (Clesi).
Deux centres ont ouvert à Toulon, en novembre 2012, et à Béziers, en novembre 2013. Ils proposent chacun leurs formations de pharmacien, de dentiste ou d'orthophoniste, moyennant des frais de scolarité de 6 500 à 9 000 euros par an, à une centaine d'étudiants.

Pour contourner la réglementation française et les concours très sélectifs, ils dispensent les deux premières années d'enseignement en France et les trois suivantes à Porto, dans le cadre d'un partenariat avec l'université privée Fernando-Pessoa, qui délivrera un diplôme portugais, valable dans toute l'Union européenne. Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a réagi dès 2012, en portant plainte pour, entre autres, non-respect des règles d'ouverture et tromperie. L'instruction est en cours.
La ministre Geneviève Fioraso a également inséré, dans la loi du 22 juillet 2013, l'obligation pour ces établissements d'obtenir l'agrément du ministère et de s'associer à une université publique. Mais l'arrêté, qui accorde aux établissements existants un délai de six mois pour se mettre en conformité, ne devrait être publié que début avril.

En attendant, le Clesi a, le 27 février, marqué un point : le tribunal de grande instance de Toulon a débouté la Fédération des syndicats dentaires libéraux et rejeté l'application de la loi Fioraso, arguant de la non-rétroactivité des lois. La fédération a fait appel.

La tension est montée d'un cran avec l'annonce de la création d'un Iseep à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Selon sa brochure, distribuée le 7 mars devant l'université Paris-VII Diderot et à son stand du Salon de l'Etudiant, du 7 au 9 mars, il propose « un enseignement de qualité aux normes universitaires européennes » et « sans concours » pour devenir pharmacien, chirurgien-dentiste, kinésithérapeute, psychomotricien, orthophoniste, infirmier, pour 6 500 euros par an. Le principe est le même que celui du Clesi : deux années de cours en France et trois à Porto, sur le campus Pessoa.
Selon nos informations, son initiateur, Jacques Weischenck, 65 ans, est un ostéopathe reconnu qui a développé quatre écoles privées d'ostéopathie à Nantes, Strasbourg, Bordeaux et, justement, Gennevilliers, tout près du futur Iseep. Ayant, en 2010, cédé ses parts de ce groupe d'écoles, il cherche à réinvestir ses fonds.

Mais malgré sa volonté de prendre de vitesse la nouvelle réglementation, rien ne semble vraiment prêt, sinon quelques prospectus et un embryon de site Internet. Le rectorat de l'académie de Versailles n'a aucune trace de la déclaration d'ouverture, pourtant obligatoire, de l'Iseep.
La directrice internationale de l'université Fernando Pessoa, Nadine Rombert Trigo, confirme qu'il y a eu négociations, mais qu'elles n'ont pas abouti ; quant à l'université de Cergy-Pontoise, censée héberger la nouvelle école dans son antenne de Gennevilliers, elle n'a reçu qu'un vague message électronique et n'a jamais signé le moindre bail. L'Iseep n'a pas répondu aux sollicitations du Monde."

Merci Orange.
Et bien c'était à prévoir, non ? Ils ont mis un pied en France et maintenant ils avancent, c'est une invasion !
Quid du contenu des études ?

Il existe aussi des formations en kiné à la frontière espagnole, ou pas très loin. 90 % d'étudiants français. Formation privée à 7000 € / an. Ils sont passés à 4 ans quand les études françaises de kiné sont passées à 4 ans, pour favoriser les équivalences (c'est leur gagne-pain de former des étudiants qui veulent ensuite des équivalences françaises). Et désormais, les équivalences France-Espagne en kiné s'obtiennent automatiquement, juste un dossier à faire mais plus de stage d'équivalence.
N'est-ce pas là le nœud du problème ?
On a des pays qui n'ont pas du tout le même mode de remboursement des soins paramédicaux. De ce fait, les filières françaises sont très protégées avec un accès par concours, ce qui n'est pas le cas de nos voisins européens.
Avec un système d'équivalence qui s'assouplit de plus en plus, on va voir des écoles s'implanter soit en France, soit (s'il est interdit à ces écoles de s'installer en France) dans des pays voisins (peu de jeunes seront rebutés à l'idée d'effectuer leurs études en Espagne, on les comprend !) avec comme optique de former 90 % de Français.
Pour vraiment dénouer le problème, il faudrait une harmonisation ou des accord entre pays européens (belle utopie !), ou un système d'équivalence bien plus drastique (mais ce serait dommage de ne plus pouvoir échanger raisonnablement des savoirs et des formations avec nos voisins européens !).
Le serpent qui se mord la queue, mais ce n'est pas bon signe pour l'avenir des professions paramédicales...

La FNO a mis en ligne des images de la manif contre le CLESI :

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Pour ceux qui n'ont pas Facebook, voici deux images :

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Moi, je manifesterais bien contre le Range Rover payant. C'est un scandale.

Admin a écrit:Moi, je manifesterais bien contre le Range Rover payant. C'est un scandale.

On a dit qu'on arrêtait de râler et qu'on cessait la morosité. Donc maintenant, tu regardes le verre à moitié plein et tu te réjouis parce que la Range Rover existe.

Merci

  

Ah oui, le Range et le CLESI existent ! ô joie, merci Evi, tu es notre rayon de soleil !   

Pour info, le tribunal de grande instance de Toulon a rendu son verdict :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Dis Admin, je suis toujours votre rayon de soleil ?

Bien sûr : il reste le Range Rover.

Je prends le fil en route (je n'étais pas inscrit au début). Je ne défends pas Pessoa et j'ai eu mes concours comme tout le monde, mais l'évaluation de la formation doit se faire sur la base des enseignements, pas sur les considérations financières. Il semble en effet qu'on soit loin du master d'orthophonie tel qu'il est défini en France, mais dans ce cas les écoles de logo en trois ans vont aussi avoir des problèmes pour valider.

Les gens sont braqués sur les droits d'inscription, mais 3*7500 euros, c'est le prix d'une voiture que beaucoup d'entre nous n'hésitent pas à s'acheter. Pour de l'enseignement supérieur, ce n'est pas tant que ça. Aux Etats-Unis, c'est 30.000 dollars par an pour une petite fac (pas Stanford), de l'ordre de 15.000 au Canada. En France, c'est presque gratuit (qq centaines d'euros), mais la contrepartie est que les professeurs sont moyennement payés et qu'il y a peu de matériel. Pour mon master scientifique, je regarde vers la Grande-Bretagne où c'est plus cher (9000 livres sterling) mais où la prestation pédagogique est meilleure. Ici les professeurs donnent dédaigneusement leurs 7 heures de cours hebdomadaires et ne s'intéressent sinon qu'à leurs recherches. Sauf exception, ils se sentent peu concernés par la réussite de leurs étudiants.