gestion liste d'attente

Simple, si on peut dire, parce que dans mon cabinet, même si les gens rappellent, ça ne sert à rien, personne n'a de place...
On leur dit quand même de rappeler dans deux mois, mais la liste d'attente ne servirait à rien pour nous , surtout que , lorsque par miracle une place se libère, nous prenons en priorité les patients adressés à chacune par un autre patient, une ortho, un enseignant, un médecin,...
Il y a des parents qui errent depuis des mois à la recherche d'une ortho dans notre quartier, et malheureusement , à mon avis, ils ne sont pas près de trouver.
Je ne trouve pas cette situation confortable du tout en ce qui me concerne .

Cette situation n'est confortable ni pour l'ortho, ni pour les familles !

Le sujet compte-il aussi pour les structures ?

Je me souviens d'une sombre période en service de neurologie où toute demande de bilan devait être honorée dans la semaine avec CR écrit s'il vous plaît dans ce même délai. Peu importe si la demande tombait un jeudi midi, fallait que ce soit sur le bureau vendredi soir dernier délai et que ça saute !

C'était encore gérable lorsque seul les PH et les médecins du service prescrivaient parce qu'ils 'filtraient' efficacement les patients requérant de l'orthophonie ...beaucoup moins quand les internes s'y sont tous mis (et, là, ce n'était pas toujours justifié).

Personnellement, n'ayant plus de collab, je ne réponds quasi plus au téléphone car mon agenda est plein et certains médecins m'adressent des PEC spécifiques (urgentes et graves!!)
De plus ,beaucoup de parents appellent sur demande de la maitresse, mais ces demandes sont de plus en plus exigeantes et injustifiées.Les parents ont peur des instits et veulent un bilan à tout prix alors que les troubles sont légers, ou il s'agit de l'acquisition normale du langage oral et ou écrit.Et ce sont les plus vindicatifs et agressifs au téléphone.
Les écoles privées du coin ne font rien pour arranger tout ça; elles mettent une pression d'enfer aux parents!!Ça me fatigue.  

je me demande régulièrement si faire des bilans en prévenant qu'on ne pourra pas suivre est préférable à pas de bilan du tout.

Je me pose la question à nouveau car dans le secteur nous sommes débordées et depuis lundi j'ai déjà 6 messages sur mes répondeurs. C'est difficile d'expliquer pour la liste d'attente et je me suis déjà laissée attendrir pour plusieurs à qui j'ai bien spécifié que je ne promettais rien.
Sachant qu'ils auront tous 6 mois à 1 an de délai dans le meilleur des cas dans le secteur, je me demande quoi faire pour ces gens.
Certes nous ne sommes pas responsables de la pénurie orthophonique. Mais eux non plus. En tant que parent, je ne sais pas ce que je préférerais : avoir tout de même un bilan pour savoir où en est mon enfant mais devoir attendre plus de 6 mois une place en rééduc et être angoissé en sachant qu'il en a besoin et que personne ne peut rien y faire ? Ou ne pas avoir de bilan et rester avec une angoisse ? Il n' y a pas de bon choix et j'avoue que tout à l'heure je me posais la question de proposer des bilans d'investigation sans rien après. Mais se retrouver ensuite face aux parents et à l'enfant qui a besoin de séances et leur dire "non pas avant 6 mois voire plus" est difficile aussi.

L'un ou l'une d'entre vous a-t-il/elle déjà essayé de fonctionner comme ça ? Est-ce vraiment tenable ?

Pas facile de faire face à la demande des parents et de rester ferme sur le principe de liste d'attente (faire à flux tendu me stresserait trop)  

On en a souvent parlé, sans trouver de bonne solution. En tous cas pas de bonne solution pour tous. Comme tu le dis faire des bilans sans être sûr d'avoir de la place ensuite peut générer du stress chez certains parents, mais ça peut aussi nous donner l'occasion d'en rassurer d'autres, ou bien nous permettre de faire un peu de guidance/prévention...
Donc pour ta question, toutes les stratégies sont possibles, selon aussi notre propre manière de travailler, l'environnement médical, le type de patients...

Cath a écrit:En tant que parent, je ne sais pas ce que je préférerais : avoir tout de même un bilan pour savoir où en est mon enfant mais devoir attendre plus de 6 mois une place en rééduc et être angoissé en sachant qu'il en a besoin et que personne ne peut rien y faire ? Ou ne pas avoir de bilan et rester avec une angoisse ? Il n' y a pas de bon choix et j'avoue que tout à l'heure je me posais la question de proposer des bilans d'investigation sans rien après. Mais se retrouver ensuite face aux parents et à l'enfant qui a besoin de séances et leur dire  "non pas avant 6 mois voire plus" est difficile aussi.

 

Mon grand frère est dans cette situation pour sa dernière fille. Je tirais la sonnette d'alarme depuis longtemps (petite de 3 ans à l'époque). Il a fallu quelques mois pour obtenir un courrier du pédiatre pour avoir un RDV chez l'ORL... Puis le médecin a refusé de prescrire un bilan orthophonique. J'ai insisté en expliquant les listes d'attente (la Picardie, apparemment, n'est pas fortement dotée....). Prescription enfin acceptée quand la petite a eu 4 ans.

4 ans 1/2 : coup de bol, enfin une orthophoniste peut faire un bilan pendant les vacances de la Toussaint (après moult coups de fil aux orthos du coin).

Elle a besoin : retard de parole, trouble d'articulation, déficit des praxies bucco-faciales, difficultés métaphonologiques et consort (pas de soucis de langage et gamine très intelligente).

"Vos disponibilités ? Ah .... vous travaillez tous les deux ... 4 enfants .... le mercredi ? oui, je comprends... avec un peu de chance nous pourrons trouver un créneau qui vous conviendra en septembre 2014".

ça convient à mon frère et ma belle-soeur. Ils savent qu'il y aura prise en charge. Une amie et moi-même, toutes deux ortho, avons donné des conseils pour le quotidien. L'ortho ayant bilanté a donné des conseils rapides également.


(argh, même à l'écrit, je me perds dans des diarrhées verbales maintenant.......   )



Donc, en résumé :

Certains parents préfèrent ce système plutôt que de rester sans savoir ....

Je note dès l'appel pour le bilan quelles sont les dispos des gens si PEC il y a. Comme ça ma collègue et moi savons qui rappeler quand une place se libère. Je n'attends pas le rdv.

Merci Prov pour ton témoignage
Ca m'a confortée dans mon idée du moment et j'ai rappelé/laissé des messages à ceux de la liste d'attente. 2 étaient contents d'avoir un rdv même si c'était en mai et même sans suite, ne serait-ce que pour savoir et être fixés. J'ai laissé des messages à d'autres qui n'ont pas rappelé. Tant pis, ça teste la motivation.
Aux nouveaux qui appellent je préviens que pas de places avant septembre/octobre et que c'est pas sûr d'en avoir et qu'ils me rappellent en mars/avril pour un rdv en juillet s'ils n'ont rien trouvé. Ca fera un premier tri (bien que je note tout de même leurs coordonnées sur mon carnet)

je changerai peut-être de pratique par la suite, mais pour l'instant c'est ce qui me va le mieux.

Je me posais la question d'ailleurs au niveau du message du répondeur.
J'avais envie de le changer en prévenant qu'il n' y plus de places en rééducation avant septembre/octobre et que les prochaines dates de bilan sont en juillet. Ca pourrait faire un premier tri.
par contre ce qui m'embête c'est que pour d'éventuelles rééducs de voix ou neuro (je pourrai sacrifier mes 2h de rédactions de bilans/paperasses du mardi matin pour des urgences), ça prive les patients d'une éventuelle place.

L'un/l'une de vous a-t-il/elle déjà laissé ce genre de message sur son répondeur ou pas ? Vos avis positifs comme négatifs sont les bienvenus

Kati, tu dois être submergée par les coups de fil, si chaque personne de la liste appelle tous les mois !! Nous recevons déjà plusieurs demandes par jour en ce moment, je n'ose imaginer si on doublait (triplait ?) la dose avec les gens qui attendent et rappellent mensuellement....

Enfin, ton système a l'air bien rodé...

Cath, bon courage pour trouver ta bonne manière de faire, ça prend un peu de temps pour savoir ce qu'on est en mesure de faire pour le mieux de tous.

nous aussi on a testé la solution de faire des bilans et ne proposer la PEC que quelques mois après mais on s'est très vite retrouvées dépassées et proposer une PEC plus d'un an après le bilan initial pfff...c'était ingérable!
du coup nous continuons la liste d'attente sinon les gens restent dans la nature...
et aujourd'hui le cap fatidique des 200 patients en liste d'attente a été dépassé ( nous sommes 4!)      

Je ne fais jamais de bilan si je n'ai pas de place à proposer ou si mes associées n'en ont pas non plus.
Je préfère conseiller aux gens de chercher ailleurs, et/ou de rappeler deux mois plus tard, car je ne veux pas me retrouver devant des parents à qui je dirais : " ah ben oui, il en a vraiment besoin, mais désolée je ne peux pas le prendre...jusqu'aux prochaines vacances d'été.".

Sans compter que je pense que c'est très chronophage et que prendre une demi-journée par semaine permettrait de faire 2 bilans (sans les CR !!) ou 1 bilan avec CR. Au final, cette 1/2 journée redeviendra dramatiquement utile pour mettre en place des rééducations, vu qu'un certain nombre de bilans aura été effectué.

C'est le serpent qui se mord la queue, je crois... Très inconfortable quelle que soit la solution choisie.

comme quoi il n'y a pas de bonne solution et quoi qu'on fasse, on se retrouve vite coincé  
Je procède comme ça maintenant car je n'ai pas encore trop de gens qui sont en attente, mais ensuite de toutes façons après juillet, je devrais sans doute repasser à la liste d'attente habituelle,car effectivement proposer une PEC 1 an ou 6 mois après n'aurait pas de sens , rhaa quel casse-tête !  

orthobreizh : vous continuez malgré tout  à noter les patients malgré le délai ? NIveau gestion ça doit être stressant pour vous  

Padmasana a écrit:Kati, tu dois être submergée par les coups de fil, si chaque personne de la liste appelle tous les mois !! Nous recevons déjà plusieurs demandes par jour en ce moment, je n'ose imaginer si on doublait (triplait ?) la dose avec les gens qui attendent et rappellent mensuellement....

Enfin, ton système a l'air bien rodé...

Cath, bon courage pour trouver ta bonne manière de faire, ça prend un peu de temps pour savoir ce qu'on est en mesure de faire pour le mieux de tous.

Et bien figure toi que non.Très peu rappellent. Je suis quand même en zone très surdotée. Donc je pense que ceux qui ne rappellent pas ont trouvé ailleurs ou alors ça n'était pas si important que ça. J'ai d'ailleurs adopté ce système en ayant marre de rappeler les gens en attente pour m'entendre dire: "Ah, c'est gentil de nous rappeler mais on a trouvé un autre ortho depuis longtemps" (Si on abandonne l'idée d'aller au coin de la rue il y a quand même des centaines d'orthos dans Big City et banlieues, en se donnant un peu de mal et en faisant un effort j'imagine qu'on finit par trouver)
Du coup ceux qui rappellent régulièrement montrent leur motivation et finissent par avoir un RV.
Simple.

@cath: on se pose justement la question en ce moment car c'est ingérable mais vu que les cabinets alentours sont peu nombreux et tout aussi surchargés que le notre, on se dit que si on ne note pas les gens alors leur demande ne sera pas prise en considération vu qu'ils ne trouveront pas plus vite ailleurs et leur dire " le cabinet ne prend plus de nouveaux patients, la liste d'attente est fermée, rappelez dans un an" cela ne nous convient pas car d'ici un an, les 200 seront loin d'être écoulés alors on notera ce patient en liste à ce moment-là et il attendra encore....pfff
en fait on n'a pas de solutions que d'attendre que des orthos viennent s'installer dans le coin mais qu'elles viennent en masse!!! disons que dans un périmètre de 25 kilomètres autour de notre cabinet il en faudrait bien 5 ou 6!
venez venez!!! ya du bon cidre et des galettes  

Le bon cidre, c'est en Normandie plutôt, non?   

il y en a oui mais le meilleur est chez nous!!!  

Le meilleur c'est celui de Propy.

A propos, c'est quand que tu m'en envoies une caisse ?  

hihi!

Cm, je ne fais pas d'envoi, c'est à venir chercher sur place.   

Comment ça s'appelle, ce truc très alcoolisé à base de pommes qu'on boit chez vous aussi ?

Le calva !!!

Ce "truc très alcoolisé à base de pomme", non mais où va le monde ?    

Manque du mot, Claudie? C'est reconnu par ici comme un des signes du manque de Calva.

Non, non pas le calva, ça ressemble à du cidre mais plus alcoolisé !
Laurent, aide moi, tu connais bien, j'en suis sûre !
Purée, j'en ai goûté au festival de Lorient cet été !   

Padma, excuse, je connais que les trucs du sud...et le mojito !   

Du pommeau ?